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264 261 La crise des missiles de Cuba (Daniel 12:1) « Mes chers concitoyens, bonsoir. Ainsi que nous nous y étions C’est dans un contexte de rumeurs de mobilisation des troupes « Une époque de détresse comme nulle autre auparavant. » constitue une agression de l’Union soviétique envers les États- nucléaire
LA MAIN CACHEE · Paranoïa - entre réalité et photographier les sites de missiles. Cet avion fut abattu et son
suppositions
pilote trouva la mort. À l’annonce de cette nouvelle, Robert
McNamara, le Secrétaire de la Défense, entendit cette nouvelle, il
blêmit et annonça : « Voici la guerre qui s’annonce… »
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Lorsque le leader soviétique Joseph Staline mourut en 1953, il fut
remplacé par Nikita Khrouchtchev. Ce dernier était considéré par
Alors que Kennedy et ses conseillers discutaient de la bonne
ses ennemis, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Union soviétique,
comme un homme rustre et grossier. Lors d’une célèbre réunion
de la part des États-Unis un engagement officiel de ne jamais
des Nations Unies, il retira sa chaussure pour marteler son pupitre. marche à suivre, ils reçurent une lettre de Khrouchtchev exigeant
envahir Cuba. Il avait déjà envoyé une lettre comme celle-ci
« Nous vous enterrerons ! » déclara-t-il une autre fois à l’Ouest, auparavant, mais il y joignait une seconde exigence : le retrait des
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sur un ton de bravade. Or à cette époque, deux millions d’habitants missiles nucléaires américains de Turquie. Or, si les États-Unis
de Berlin-Ouest se trouvaient derrière le « Rideau de Fer », pouvaient éventuellement s’engager à ne jamais envahir Cuba,
encerclés par les armées soviétiques. Pour résister aux Russes, retirer leurs missiles de Turquie était une concession risquant de
l’Amérique n’avait d’autre solution que de brandir la menace d’une leur faire perdre toute crédibilité vis-à-vis de leurs alliés.
offensive nucléaire, s’ils avançaient sur Berlin Ouest. Le Président Kennedy se trouvait face à un terrible dilemme :
Les Américains disposant d’une grande supériorité en termes s’il se montrait trop conciliant, il encourageait les Soviétiques, et
d’armement nucléaire et en capacités logistiques, Khrouchtchev s’il faisait preuve de trop de fermeté, il déclenchait une Troisième
devait trouver un moyen de contrer cette menace par une Guerre Mondiale.
manœuvre d’intimidation. Il décida donc de se lancer dans un jeu
du chat et de la souris, arguant que l’URSS « produisait des
missiles comme elle fabriquait des saucisses », alors qu’en réalité, il · Le dénouement
savait parfaitement que son arsenal militaire était bien moins
perfectionné que celui des Américains. Et pourtant, ce coup de Cette nuit-là, Robert Kennedy, Procureur Général et frère du
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bluff sema un véritable sentiment de paranoïa chez les Américains, Président, âgé de trente-cinq ans, rencontra secrètement
tant parmi la population civile qu’au sein du gouvernement. 8 l’ambassadeur soviétique Anatoli Dobrynin. Il lui proposa un
accord incluant l’engagement américain de ne pas envahir Cuba,
Si l’Union soviétique désirait contrer efficacement la menace
américaine, elle devait trouver une base de lancement plus proche ainsi que le retrait des missiles américains de Turquie, à condition
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toutefois que cette manœuvre ne soit pas rendue publique. Il fit
que l’Europe. Cuba semblait être une bonne option, car son comprendre à l’ambassadeur que si l’URSS n’acceptait pas cet La crise des missiles de Cuba
dictateur venait d’être renversé par un jeune révolutionnaire accord, les Américains démantèleraient l’arsenal de missiles installé
audacieux nommé Fidel Castro.
à Cuba. Il exerça toute sa force de persuasion pour le convaincre
Les Soviétiques instaurèrent leur relation avec Castro de que le temps était court : les Soviétiques devaient immédiatement
manière progressive. (Castro avait tout d’abord été considéré accepter les termes de cet accord, sous peine de voir se déclencher
comme un héros par la majorité de l’opinion publique américaine. une action militaire immédiate.
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La crise des missiles de Cuba (Daniel 12:1) « Mes chers concitoyens, bonsoir. Ainsi que nous nous y étions C’est dans un contexte de rumeurs de mobilisation des troupes « Une époque de détresse comme nulle autre auparavant. » constitue une agression de l’Union soviétique envers les États- nucléaire