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                                                                Au moment où la plaie suivante – les ténèbres – arrive,
                                                                Pharaon rejette la demande de Moïse et le fait renvoyer du
                                                                Bien entendu, Moïse est loin d’être sourd. Cela fait partie
                                                                                                                 ׃ם ָ לאֹמׂ ְ שּ ִ מוּ ם ָ ני ִ מי ִמ
                                                                Pas la moindre feuille de vigne dans tout ça.
                                                                la  réponse  de  Moïse  ne  semble  pas  être  sur  la  même
                                                           nous ! » (Exode 10:9)
                                                           Car c’est une fête en l’honneur de YHVH pour
                                                           et nos filles, avec nos troupeaux et notre bétail.
                                                           gens et nos vieillards. Nous irons avec nos fils
                                                         Et Moïse dit : « nous irons avec nos jeunes
                                                ׃וּנ ָ ל ה ָ וק ְ י־ג ַ ח י ִ כּ ךְ ֵ ל ֵ נ וּנ ֵ ר ָ ק ְ ב ִ בוּ וּנ ֵ נאֹצ ְ בּ
                                                           וּנ ֵ תוֹנ ְ ב ִ בוּ וּני ֵ נ ָ ב ְ בּ ךְ ֵ ל ֵ נ וּני ֵ נ ֵ ק ְ ז ִ בוּ וּני ֵ ר ָ ע ְ נ ִ בּ הׁ ֶ שֹמ ר ֶ מאֹיּ ַ ו
                                                    Le dernier refuge de Pharaon
              L’ExodE à côté duquEL vous avEz faiLLi passEr       palais pour lui soumettre une nouvelle proposition :  Pharaon est à nouveau prêt à négocier. Il convoque Moïse au   Pas un sabot ne restera   palais (Exode 10:11). Et les sauterelles entrent en scène.   fierté.   peut capituler s’il le dé
             premier-né,  ou  bien  tout  autre  enfant  qui,  concrètement,                  Pour les Juifs, ce sera le premier pas vers un long voyage.
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             endosse ce rôle  – peut servir de pont entre les générations .                 Le peuple allait quitter l’égypte dès cette nuit-là et entamer
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                                                                                            d’observer fidèlement la Torah reçue de D.ieu, et de bâtir une
                                                                                            société digne de la vision de son Parent. son exemple concret
             14 Il est intéressant de noter qu’être un bekhor ne dépend pas simplement      deviendrait une référence sur laquelle s’appuieraient les autres
               d’un ordre de naissance. Bien que selon la loi juive (Deutéronome 21:15–     « enfants », les autres peuples et nations, pour trouver des
               17), un parent ne peut pas remettre en cause le droit d’un premier-né,
               divers récits de la genèse suggèrent que n’importe quel enfant d’une         moyens  de  l’imiter.  Israël  faciliterait  ainsi  le  lien  entre  le
               famille peut prendre la place prédominante des enfants, quel que soit        Parent et les enfants au sein de la famille élargie. En agissant
               son ordre de naissance. Être un bekhor se rapporte finalement moins à        ainsi, il se donnerait une raison d’être.
               la biologie qu’au rôle joué au sein de la famille. Et il en est ainsi au niveau
               des peuples : israël peut être considéré comme un bekhor dans la famille
               des nations, mais devenir membre du Peuple d’Israël est loisible à tous.
               tout individu souhaitant adopter ses principes, vivre selon ses traditions
               et se joindre au peuple est le bienvenu, quelle que soit sa lignée.
                                                                                              tout  ce  qui  concerne  le  Sacrifice  de  Pessa’h  semble  converger  vers
                                                                                              l’unicité. L’animal abattu pour cette offrande devait être âgé de un an
             15 La structure du mot hébraïque bekhor tend à suggérer cette idée. En           (Exode 12:5). Ceux qui consommaient sa viande devaient se considérer
               effet, par tradition, les lettres hébraïques sont associées à diverses valeurs   comme un groupe unique pour avoir le droit de manger cette offrande
               numériques, au sein d’un système communément appelé guematria. Par             particulière (Exode 12:4, avec Rachi). La viande devait être rôtie sur un
               exemple, en hébreu, le terme pour « père » est av (בא), formé d’un א           feu, non bouillie, parce que, suggère le Maharal, lorsque la viande est
               et d’un ב, les deux premières lettres de l’alphabet hébraïque. La valeur       bouillie dans un liquide, elle se sépare en morceaux, tandis que grillée,
               numérique de א est 1, ב est 2. À présent, observons le terme en hébreu         elle demeure entière. La bête devait être rôtie entière sur un feu, avec sa
               pour « premier-né » : bekhor (רכב). Les valeurs numériques de ces trois        carcasse, la tête et les pattes rassemblées, pour ne former qu’une seule
               lettres  sont  2,  20,  et  200,  respectivement.  La  progression  numérique   masse compacte. En outre, aucun os du sacrifice de Pessa’h ne devait être
               de ces lettres indique une sorte de relation conceptuelle entre elles :        brisé (Exode 12:46) : l’unicité de chaque os devait être préservée. Même
               un homme commence par n’être qu’un individu unique, mais lorsqu’il             le temps durant lequel l’offrande était consommée, enseigne le Maharal,
               devient père, il y en a, dès lors, deux. Donc, le terme hébraïque signifiant   suggère le caractère unique de cette procédure. Selon le verset, il fallait
               « père » représente 1 en tant que pont vers 2. de manière similaire, le        manger le sacrifice be’hipazon, « à la hâte » (Exode 12:11) ; c’est-à-dire
               premier des enfants est un bekhor, qui est destiné à servir de figure de       dans une période de temps aussi courte que faisable, se rapprochant le
               transition enjambant le gouffre séparant le parent et l’enfant. Le bekhor      plus possible d’un point unique dans le temps (guevourot HaChem
               commence avec le 2 [ב] qui est la dernière lettre de « père » et devient       chapitre  35).  Le  Korban  Pessa’h  était  véritablement  une  «  offrande
               un pont vers tous les autres 2 dans ce système numérique, c’est-à-dire :       d’unicité ». À travers lui, un individu attestait symboliquement sa foi
               20  [כ]  et  200  [ר]  (Voir  Rav  Its’hak  Hutner, Pa’had  Its’hak,  Soukot,   en le monothéisme, et rejetait toute autre alternative, telle que le culte
               chapitre 54, sections 12 et 14).                                               égyptien d’un panthéon de dieux.


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