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׃םׁ ָ ש ךָ ְ מיׂ ִ ש ֲ א לוֹד ָ גּ יוֹג ְ ל־י ִ כּ ה ָ מ ְ י ַ ר ְ צ ִ מ ה ָ ד ְ ר ֵ מ א ָ רי ִ תּ־ל ַ א
Que Joseph perçoive ou non à quel point son immense
il y a une ironie poignante dans la situation de Joseph.
le pays de la proximité
L’ExodE à côté duquEL vous avEz faiLLi passEr dans lequel D.ieu lui adresse ce message : s’arrête à Beer-Sheva pour la nuit. Là, il fait un rêve prophétique
Juda s’« approcha » réellement de Joseph. Dans les propos
qui suivent, il va exposer tous les faits devant Joseph, tous
les détails personnels qui jusque-là étaient restés cachés.
Auparavant, il avait négocié avec un fonctionnaire égyptien
à l’attitude impersonnelle. À présent, il lui parle comme
un être humain s’adressant à un autre, faisant appel à tout
sentiment de bonté et de compassion que pourrait avoir son
interlocuteur.
Joseph va entendre résonner un sujet après l’autre dans
le discours de Juda : il va entendre à quel point est profond
l’attachement de Jacob, même après toutes ces années, envers
l’enfant de Rachel ayant si soudainement et si mystérieusement
disparu de sa vie, il y a si longtemps. Il va entendre que Jacob,
qui ne s’est jamais remis de cette perte, ne pourra pas supporter
de perdre également Benjamin, le seul lien qui l’unit encore à
sa regrettée épouse bien-aimée Rachel (genèse 44:27-29).
En un instant, avance Rav Bin noun, le monde de Joseph
sera retourné. soudain, il apprend la vérité sur son père.
Durant tout ce temps, mon père croyait que j’étais mort !
Pendant toutes ces années, Papa a été, d’une manière ou
d’une autre, induit en erreur. Il ne m’a jamais renvoyé de la
famille, non ! Chaque moment où je me suis trouvé loin de
lui, il m’a pleuré…
En pleurs, Joseph se révèle à ses frères. Au début, ses paroles
sont si choquantes et accablantes que les frères en restent sans
voix :
וּל ְכ ָי־אלֹ ְו י ָח י ִב ָא דוֹע ַה ף ֵסוֹי י ִנ ֲא וי ָח ֶא־ל ֶא ף ֵסוֹי ר ֶמאֹיּ ַו
׃וי ָנ ָפּ ִמ וּל ֲה ְב ִנ י ִכּ וֹתֹא תוֹנ ֲע ַל וי ָח ֶא Celui-ci avait reçu une « double portion de manteaux », évoquant la
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week-end prolongé avec son fils longtemps disparu, Jacob visite à Joseph en vue de ce qu’il suppose être sans doute
Que Joseph fût ou non premier-né biologiquement parlant
n’est plus la question. Il a agi comme un békhor dans cette
famille, servant ses intérêts de manière altruiste. Des années
auparavant, son père avait paru vouloir lui accorder ce statut
17
en lui offrant un manteau particulier . Que Joseph méritât ou
non ce manteau restait une question ouverte, et ce fut peut-
être ce qui avait motivé le ressentiment de ses frères à son
égard. Mais c’était du passé. Entre-temps, Joseph avait sauvé
sa famille de la famine. Et à présent, tandis que Jacob gisait
sur son lit de mort, Joseph avait juré de satisfaire les derniers
souhaits de son père en ce qui concernait ses funérailles, au
prix d’un immense sacrifice personnel. Il était véritablement,
à tous égards, un békhor, l’enfant dirigeant la famille, qui, de
manière désintéressée, se dévoue au bien-être de ses frères
tout en se conformant à la vision de son père.
Tel père, tel fils
À la lumière de tout cela, les derniers versets de la genèse,
détaillant les souhaits de Joseph concernant ses propres
funérailles, sont encore plus poignants :
דֹק ְפ ִי דֹק ָפּ םי ִקלֹ ֵאו ת ֵמ י ִכֹנ ָא וי ָח ֶא־ל ֶא ף ֵסוֹי ר ֶמאֹיּ ַו
רׁ ֶש ֲא ץ ֶר ָא ָה־ל ֶא תאֹזּ ַה ץ ֶר ָא ָה־ן ִמ ם ֶכ ְת ֶא ה ָל ֱע ֶה ְו ם ֶכ ְת ֶא
׃בֹק ֲע ַי ְלוּ ק ָח ְצ ִי ְל ם ָה ָר ְב ַא ְל ע ַבּׁ ְש ִנ
de ce passage du Deutéronome concernant l’héritage et ses implications
pour la première partie de la saga de Joseph.
17 selon les sages, le manteau de Joseph portait en lui ce symbolisme.
part double dans l’héritage de son père que le Deutéronome (21:16-17)
promet à un békhor (genèse Rabba 84:16).
Et Joseph dit à ses frères : « Approchez-vous Et Joseph dit à ses frères : « Je suis Joseph ; י ִ נ ֲ א ר ֶ מאֹיּ ַ ו וּשׁ ָ גּ ִ יּ ַ ו י ַ ל ֵ א א ָ נ־וּשׁ ְ גּ וי ָ ח ֶ א־ל ֶ א ף ֵ סוֹי ר ֶ מאֹיּ ַ ו (genèse 45:4)
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16 Voir appendice B, Un manteau ou deux pour une discussion en détail
15 Voir Rachi sur 48:5 ; cf. Ramban loc. cit.
finalement, être qualifié de véritable békhor .
Joseph, une confirmation qu’effectivement, il pourrait bien,
et Manassé constituèrent une sorte d’attribution de statut à
17). Il semble que les paroles de Jacob concernant Ephraïm
une double part sur les biens du père (deutéronome 21:16-
Ainsi, la Torah confère à un békhor, un enfant premier-né,
tard sa résonnance sur les lois bibliques concernant l’héritage.
« double part » dans le legs de son père, un fait qui aura plus
doute l’allusion figurant dans cette idée : Joseph a une sorte de
qui connaissent bien le Deutéronome reconnaîtront sans
que tout autre enfant de Jacob ne compte que pour une. Ceux
et Manassé, Joseph compte pour deux des tribus d’Israël, tandis
En additionnant tout cela, cela signifie que, grâce à Ephraïm
Joseph au sein des tribus.
qu’Ephraïm et Manassé, élevés d’une génération, représentent
Ruben, Siméon et Lévi, mais n’incluent pas Joseph, parce
arriva. Car, effectivement, les tribus d’Israël comprennent
distincts dans le pays de Canaan . Et c’est précisément ce qui
ils deviendraient des tribus, ayant leurs propres territoires
que Ruben et Siméon, alors, tout comme les enfants de Jacob,
Ephraïm et Manassé étaient réellement sur le même plan
statut particulier qui aurait des implications éternelles. Si
d’une génération. En agissant ainsi, il leur conférait un
ses propres enfants, c’était comme s’il les faisait remonter
affirmant qu’il considérerait ces petits-enfants-là comme
semblent renfermer un autre niveau de signification. En
Les paroles de Jacob au sujet d’Ephraïm et de Manassé
Une deuxième période de dix-sept ans
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