Page 492 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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             - la proximité spatiale de groupements hydroxylés et carbonylés, constituant un sys-
               tème chélateur pour certains cations d'intérêt biologique.
               L'utilisation des dérivés anthraquinoniques en chimiothérapie antitumorale trouve son
             origine dans un criblage systématique réalisé par le National Cancer lnstitute, aux États-
             Unis, sur près de 1 500 quinones. Les analogies structurales existant entre les anthra-
             quinones et les anthracyclines ont été le fil directeur de recherches menées dans diffé-
             rents laboratoires, pour aboutir à la découverte de la mitoxantrone à la fin des années
             70 (ZEE-CHENG et al., 1978 ; MuRDOcK et al., 1979).
              1.  STRUCTURE

              La mitoxantrone, ou mitozantrone est constituée par un cycle central quinonique auquel
              se trouvent accolés deux noyaux benzéniques para-disubstitués (figure 2) : A est diphé-
              nolique alors que C est diaminé, chaque fonction azotée étant elle-même porteuse d'un
              enchainement hydroxyéthylaminoéthyle.
                Dénomination chimique: dichlorhydrate de 1,4-dihydroxy-5,8-bis[[2-[(2-hydroxy-
              éthyl)amino]éthy]amino]anthracène-9,10-dione.

                    DCI         abréviations    (CAS RN]      spécialité
                 mitoxantrone  DHAD, NVT, MITX, MTN  70476-82-3  novantrone
                                   H
                   OH   0  H»- No#

                                      . 2 HCI                  M, =517,4

                    OH  0
                           HN,-OH
                                   H
              Figure 2 :  Structure de la mitoxantrone

               2.  VOIES D'ACCÈS
               2.1.  SCHÉMA GÉNÉRAL (cf. figure 3)
               À partir de la 1,8-dihydroxyanthraquinone (chrysazine) 1, différents procédés visent à
               introduire sur les sommets 4 et 5 des groupements sulfonés ou nitrés, facilement échan-
               geables par des hydroxyles.
                 • la sulfonation (voie 1) par l'oléum, suivie d'une fusion alcaline, a été pendant long-
               temps la méthode de choix. Cependant, l'orientation sélective de la sulfonation sur les
               positions souhaitées (composé 2) nécessitant une catalyse mercurique, ce procédé a
               été abandonné pour des raisons d'ordre écologique.
                 • La nitration (voie 2) constitue la méthode la plus utilisée, car l'introduction des grou-
               pes nitrés se fait préférentiellement en para des hydroxyles. La principale difficulté réside
               dans la formation non exclusive de la 4,5-dinitrochrysazine attendue 3, celle-ci se trou-
               vant souillée par des quantités variables de composé mononitré 4.
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