Page 495 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
P. 495
17. MTTOXANTRONE 453
2.2.1. Impuretés apparaissant à un stade précoce de la synthèse
La nitration incomplète du composé 1, à l'origine du dérivé 4, explique la présence finale
de 5-hydroxy-1,4-bis[[2-[(2-hydroxyéthy)amino]éthy]amino]anthracène-9,10-dione (impu-
reté B, Ph. eur. 3).
2.2.2. Impuretés apparaissant au cours de l'amination
du leucodérivé 7
• Un chauffage excessif (> 55 °C) peut provoquer :
- soit une monodésalkylation en 1-amino-5,8-dihydroxy-4-[[2-[(2-hydroxyéthyl)
amino]éthyl]amino]anthracène-9, 10-dione (A) ;
- soit une réaction de type Michaël faisant intervenir l'azote central d'une chaîne
latérale sur le sommet en ortho de cette chaîne, avec apparition de 8,11-dihy-
droxy-4-(2-hydroxyéthyl)-6-[[2-(2-hydroxyéthyl)amino]éthyl]amino]-1,2,3,4-tétra-
hydronaphto[2,3-1]quinoxaline-7,12-dione (D).
• l'impureté C (2-chloro-1,4-dihydroxy-5,8-bis[[2-[(2-hydroxyéthyl)amino]éthyl]amino]
anthracène-9,10-dione) semble inhérente aux méthodes d'oxydation en milieu chlo-
rhydrique.
3. CARACTÉRISTIQUES PHYSICOCHIMIQUES
3.1. CARACTÈRES
Le chlorhydrate de mitoxantrone se présente sous la forme d'une poudre bleue intense,
hygroscopique, pouvant fixer facilement trois ou quatre molécules d'eau. C'est un pro-
duit assez soluble dans l'eau, peu soluble dans le méthanol, pratiquement insoluble dans
l'acétone et le dichlorométhane. Ce composé possédant des propriétés électrostatiques,
il est nécessaire d'utiliser un matériel antistatique pour réaliser sa pesée ou son transfert.
Les principales caractéristiques physicochimiques sont regroupées dans le tableau 1.
Tableau 1 : Caractères physicochimiques de la mitoxantrone
UV-Visible'
log P
F ·c pKa
calculé 2 max (nm)
160-162 (base) 241 41 000
5,99 et 8,13 - 0,11 273 12 000
203-205 (chlorhydrate anhydre) 608 19 200
658 20 900
1. En solution chlorhydrique aqueuse (d'après BEuNEN et al., 1988).
3.2. DONNÉES SPECTRALES
3.2.1. Spectre UV-visible
Le squelette anthraquinonique de la mitoxantrone présente de nombreux groupements
chromophores, ce qui explique la multiplicité des bandes d'absorption (cf. tableau 1)
ainsi que la couleur bleue.