Page 367 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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10. A.ES MA CROL.IDES ET ANTIBIOTIQUES APPARENTÉS               357


                 désigné sous le nom de résistance MLS, (M : macrolide ; L : lincosamide ; S'
                 synergistine groupe B) est le plus commun. Il s'observe chez Staphylococcus
                 aureus, les streptocoques et certaines souches de Clostridium, sous diverses
                 variantes phénotypiques présentant des différences d'intensité d'un produit à
                 l'autre. Cette résistance est croisée à l'intérieur du groupe MLS mais non avec
                 les autres antibiotiques.


                 1.3. MODE D'ACTION


                 Le mode d'action commun sur les bactéries est le blocage de la synthèse protéi-
                 que au niveau ribosomal. Le récepteur de l'antibiotique est l'importante fraction
                 50 S qui comporte entre autres protéines un site accepteur fixant le complexe
                 aminoacide-t-ARN lors de la lecture de l'ARN messager. Ce complexe est ensuite
                 déplacé sur un site voisin ( site donneur) par une translocase. Les macrolides à
                 14 éléments se fixeraient plus précisément sur le site donneur empêchant la trans-
                 location donc l'incorporation des aminoacides. Le site de fixation, où intervien-
                 nent des interactions hydrophobes, ne serait toutefois pas exactement le même
                 pour les macrolides sensu stricto et les synergistines. Ce mécanisme est analo-
                 gue à celui du chloramphénicol et proche de celui des aminosides. L'effet global
                 est bactériostatique, mais il devient bactéricide à forte concentration ( > 16 CMI
                 pour l'érythromycine), comme cela se produit dans certains tissus.
                    Les macrolides et les synergistines donnent lieu également à un phénomène
                 de bactériopause chez les coccies à Gram +. Découvert par Videau avec la spi-
                 ramycine, il se manifeste par une activité bactériostatique prolongée après sous-
                 traction de la bactérie à l'antibiotique. Il serait du à une fixation progressive et
                 relativement stable du macrolide sur les ribosomes bactériens.
                    En dehors de cette activité directe, les macrolides stimulent la phagocytose
                 par les neutrophiles et augmentent donc leur pouvoir bactéricide.
                    Avec certains produits, comme la spiramycine, on observe également une dimi-
                 nution du pouvoir d'adhérence des bactéries aux muqueuses à des doses infé-
                 rieures à la CMI, facilitant également la phagocytose.


                 1.4. SYNERGIE ANTIBACTÉRIENNE

                 Elle est observée avec la rifampicine et les cyclines.



                 2. MACROLIDES

                 Ce sont des hétérosides lipophiles dont la génine est caractérisée par un macrocy-
                 cle lactonique oxygéné ( d'où le nom). Les sucres sont des oses neutres particu-
                 liers et des aminosucres (cf. p. 361) qui confèrent à ces molécules un caractère
                 basique et certaines analogies avec les alcaloïdes.
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