Page 368 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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D'autre part, leur structure n'est pas sans évoquer celle des antibiotiques amino-
sidiques. Ils ont été découverts en 1950, date de l'isolement de la picromycine
( tableau 2). Une centaine ont été identifiés jusqu'ici, dont une demi-douzaine sont
utilisés en thérapeutique, auxquels s'ajoutent récemment des dérivés
d'hémisynthèse.
On les classe généralement d'après la taille du macrocycle lactonique en plu-
sieurs catégories ( tableau 2) dont les plus importantes sont celles à 14et 16 ato-
mes'). D'autres représentants à cycle plus développé ont été étudiés
( oligomycine, primycine, etc.) mais ils ne présentent pas d'intérêt majeur. Enfin
un groupe particulier à propriétés antifongiques (pimaricine, nystatine, amphoté-
ricine) sera examiné dans un autre volume.
Tableau 2 : Principaux macrolides naturels
Taille du Organisme producteur
D.C.I. Année Formule
cycle (S.: Streptomyces)
12 Mthymycine (1) 1953 Streptomyces venezuelae 1
14 Picromycine (1) 1950 S. felleus Il
Erythromycine 1952 S. erythreus, S. griseoplanus Ill
S. olivochromogenes
Oléandomycine 1955 S. antibioticus, S. griseoplanus IV
S. olivochromogenes
Lankamycine ( 1 ) 1960 S. violaceoniger V
16 Leucomycine (2) 1953 S. kitasatoensis VII
( Kitasamycine )
Spiramycine 1955 S. ambofaciens VIII
Josamycine 1967 S. narbonensis, var. josamyceticus IX
Midécamycine 1969 S. mycarofaciens X
Tylosine 1961 S. fradiae XI
17 Lankacidine (1) 1960 S. violaceoniger VI
(1) non exploité ( 2) inutilisée en France
• Caractères physicochimiques
A l'état de base, ces substances sont très peu solubles dans l'eau ( en général
<1p.1000) mais solubles dans la plupart des solvants organiques à l'excep-
tion de CCl et des alcanes. Par contre, les sels sont hydrosolubles. Leur amer-
tume est prononcée.
Les constantes usuelles sont rassemblées dans le tableau 3.
• Caractères analytiques
Seuls les macrolides insaturés présentent un spectre UV utilisable, le chromo-
phore carbonyle isolé ne donnant qu'une très faible absorption vers 280 nm (tran-
sition n r"). Les réactions colorées, par exemple avec le xanthydrol,
l'anisaldéhyde, le p-diméthylamino-benzaldéhyde, HCI ou HSO,, ne sont pas
caractéristiques et ne peuvent servir que pour une diagnose rapide. Les réac-
tions au xanthydrol et avec HCI ou H,SO, sont dues aux désoxy-2 sucres. Celle
avec HCI permet dans une certaine mesure de distinguer les divers macrolides.
La meilleure méthode d'identification reste le spectre infra-rouge par rapport
à une substance de référence. A défaut on fait appel à la CCM ou à la CLHP.
1. Compte tenu des délais de réalisation d'un tel traité, la nomenclature utilisée dans ce chapi-
tre est celle en vigueur en France jusqu'en juin 1989.