Page 373 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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                 IO. LES MACROI.IDES ET ANTIBIOTIQUES APPARENTÉS


                 pour la fixation sur les ribosomes. La fonction lactone est indispensable : son ouver-
                 ture entraîne l'inactivation.
                    Dans le cas de l'érythromycine elle-même, des modulations plus ou moins favo-
                 rables à l'activité peuvent être effectuées en plusieurs positions : 7,9,11 (réduc-
                 tion, hydroxylation), 13 (0-alkylation), 4" ( estérification, oxydation), chaine latérale
                 en 14 ( homologation, hydroxylation) et sur le L-cladinose en 4. Le carbonyle en
                 10 ne peut être réduit mais on peut préparer avec avantage des dérivés tels que
                 des oximes substituées ou le remplacer par une fonction amine libre ou substitué
                 ( ex. groupe N-arylsulfonyle). Par contre des modifications en 4 et 6 ( coupure des
                 sucres), 11 et 12 (déshydratation) sont défavorables, de même que la glycosyla-
                 tion en 2' qui peut s'effectuer par voie biologique ( Streptomyces verdargensis)
                 en inactivant l'antibiotique.

                 • Pharmacocinétique
                 Les principales données pharmacocinétiques sur les macrolides sont rassemblées
                 dans le tableau 4. D'une façon générale, l'absorption intestinale est irrégulière
                 et difficile à contrôler, mais ensuite la diffusion tissulaire est bonne avec un effet
                 de concentration important dans certains organes tels que le foie, les poumons,
                 les amygdales, les reins et la prostate, ainsi que dans les macrophages. Ils ne
                 traversent pas la barrière hématoméningée, sauf en cas d'inflammation, mais ils
                 passent plus ou moins facilement dans le lait.
                    Le produit administré est partiellement métabolisé par le foie et éliminé par
                 voie biliaire puis fécale avec un cycle entérohépatique. L'importance du métabo-
                 lisme et de l'élimination varie d'un produit à l'autre. Elle retentit évidemment sur
                 le T1 /2 plasmatique et l'horaire du pic maximal de concentration sérique. On doit
                 noter que l'élimination urinaire est très limitée, de l'ordre de 10 %.
                    En raison de l'effet de concentration tissulaire, on observe une discordance
                 entre les CMI, les taux plasmatiques et l'effet clinique.

                 • Indications thérapeutiques

                 En rapport avec l'activité antibiotique rapportée ci-dessus, une indication princi-
                 pale des macrolides est représentée par les affections des voies respiratoires à
                 tous les niveaux, surtout lorsque sont impliqués les pneumocoques ( malgré l'appa-
                 rition récente de résistances), ainsi que les mycoplasmes et les chlamydias res-
                 ponsables de pneumopathies atypiques. Les Haemophilus sont par contre
                 diversement sensibles. Une autre indication concerne les infections stomatologi-
                ques et cutanées par germes à Gram + surtout s'ils sont pénicillinorésistants.
                 Une troisième cible est constituée par les MST, à l'exception des gonococcies.


                 • Formes et voies d'administration
                 La voie d'administation préférentielle est de loin la voie orale, sous forme de com-
                primés, suspensions, granulés ou sachets de poudre, hydrodispersible de préfé-
                ronce. La posologie usuelle chez l'adulte est de 1 à 2g par 24 h en 34 prises
                ( tableau 5).
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