Page 212 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux

CHAPITRE 3

ÉDULCORANTS

DE SYNTHÈSE

COORDONNATEUR : R. LACROIX

Les édulcorants (du latin : dulcor, douceur) sont des substances destinées à assurer
un goût sucré ou à masquer une amertume de certains aliments et aussi de produits
pharmaceutiques auxquels ils sont assez fréquemment ajoutés.
Leur utilisation remonte aux années 1880, avec la découverte de la saccharine.
Successivement apparaissent : en 1937, les cyclamates, en 1965, l'aspartam et
plus récemment, l'acésulfame potassique... autant d'édulcorants de synthèse, diver­
sement utilisés à l'heure actuelle. Ceci tient au fait que certains d'entre eux ont été
accusés d'être cancérogènes. C'est ainsi que les cyclamates ont été momentanément
interdits aux Etats-Unis, alors que l'aspartam, suspecté pourtant d'être responsable
d'atteintes neurologiques, est autorisé par la FDA depuis 1983.
Considérés jadis en France comme des médicaments, l'alignement sur la législa­
tion européenne les a fait accéder, en 1987, au rang d'additifs alimentaires, ce qui
explique le développement considérable du marché au cours des années 1988-1989.
Depuis décembre 1990, la cour européenne de Luxembourg, autorisant les fabricants
d'édulcorants de synthèse à utiliser le mot “sucré" pour qualifier le pouvoir sucrant
(PS) des produits, a accentué ce fait, tout en amenant du même coup une certaine
ambiguité !
Mais ce ne sont pas les seuls édulcorants que l'on peut actuellement trouver.
Le tableau 1, établi en fonction de leur nature chimique, en donne un aperçu géné­
ral tout en rappelant la classification traditionnelle en
- édulcorants de masse (EM) : massiques ou nutritifs ;
- édulcorants intenses (El),
par rapport à leur pouvoir sucrant (référence au saccharose : PS = 1) : concentrations
développant la même intensité sucrée.
Certains de ces produits ont été écartés en raison de leur toxicité.
Les édulcorants de masse ne seront pas étudiés ici. Les édulcorants de synthèse,
dits édulcorants intenses sont les plus largement utilisés car ils sont propres à évit<
une consommation exagérée et néfaste de sucres rapides, tel le saccharose, c<
sucres se transformant en graisses et favorisant la prise de poids. De plus, nomb
d'entre eux ont des effets cariogènes alors que les édulcorants de synthèse en s
dépourvus.
Le chiffre de la consommation moyenne de sucre par habitant et par an, en Fran
est particulièrement significatif : de 35 à 42 kg, soit 100 g par jour environ ! Aussi I'