Page 784 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
P. 784
CHAPITRE 19
LA VITAMINE A
ET LES RÉTINOÏDES
COORDONNATEUR : J.D. BRION
INTRODUCTION
Bien que le papyrus "médical' ü'Ebers mentionne l'application ophtalmique de foie
pressé pour soigner l'héméralopie, l'histoire du rétinol (ou vitamine A) ne commence
réellement qu'au début de ce siècle. En 1909, Stepp montre qu'un facteur liposoluble
est indispensable à la survie des animaux de laboratoire. En effet, soumise à une ali
mentation préalablement délipidée, la souris meurt. Peu après (1913-1915),
McCollum et Davis rapportent la présence, dans le jaune d'œuf et le beurre, d'un "fac
teur A soluble dans les graisses" prévenant la mort des animaux soumis à un régime
déficient en lipides. En 1920, Drummond nomme ce facteur : vitamine A 1. Dix ans plus
tard, la structure de la vitamine A est donnée par Karrer et More en même temps que
celle du 0-carotène 2. Par la suite, furent reconnues à cette molécule de nombreuses
propriétés biologiques et physiologiques. Ainsi, en 1933-1934, Wald relie vitamine A
et vision, en démontrant que le rétinal, dérivé oxydé du rétinol, est présent dans le
pourpre rétinien. Dès 1946, Aren et Van Dorp synthétisent l'acide rétinoïque et mon
trent son importance dans le déroulement de la croissance chez le Rat.
Depuis cette époque, la recherche a été stimulée par les progrès réalisés dans la
connaissance des activités biologiques tant de la vitamine A que de ses dérivés
acides. Leur rôle dans la croissance générale, la différenciation des tissus épithéliaux,
la vision et la reproduction est maintenant bien établi.
Au cours de la dernière décennie, sont apparus les "rétinoïdes", analogues structu
raux de l'acide rétinoïque dont l'activité différenciatrice est maintenant démontrée.
Initialement utilisées en dermatologie pour le traitement de diverses maladies cuta-