Page 5 - La Première Reine - Prologue
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homme qui portait une énorme gerbe de roses rouges qu’il
déposa sur une commode.
— Bonjour Votre Grâce, Lady Eleanor, les salua Pikins après
une profonde révérence. Voici votre courrier ainsi que ce
bouquet qui a été livré ce matin pour Lady Eleanor. »
Les deux femmes, impressionnées par l’imposant cadeau,
se levèrent de concert et s’en approchèrent. Eleanor
s’empara de la petite enveloppe blanche fixée au milieu du
bouquet tandis que sa mère humait le parfum entêtant des
fleurs. La jeune fille lut la petite carte et la porta à ses lèvres
pour cacher son large sourire.
— Alors, à qui dois-tu ce splendide bouquet ?
Eleanor garda le silence un long moment, prolongeant le
suspense.
—Il s’agit d’un cadeau de la part de Lord Penbroth. Il souhaite
s’entretenir avec papa cet après-midi.
La duchesse porta alors sa main à sa bouche et murmura :
— Oh Seigneur ! Alors ça y est. Ma petite fille va se marier.
La jeune fille fronça les sourcils.
— Ne vous ai-je pas dit de ne pas vous emballer ? Je n’ai pas
encore accepté quoi que ce soit.
— Allons, nous savons toutes les deux que tu ne trouveras
sans doute pas meilleur parti.
— Mais je ne suis pas amoureuse !
Sa mère s’approcha alors et prit ses mains dans les siennes.
— Tu sais très bien que je souhaite avant tout ton bonheur
ma chérie, mais le coup de foudre ça n’existe pas. Du moins
pas dans la vraie vie. Je suis certaine que tu finiras par
éprouver une véritable inclinaison pour cet homme avec le
temps.
Les paroles de sa mère lui paraissaient évidemment très
sensées, mais Eleanor ne pouvait s’empêcher d’en vouloir
bien plus. Était-ce trop demandé que de ressentir un
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