Page 87 - Revue LITAR 2019
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Goutte
Nouveaux aspects d’une maladie ancienne
Quelles difficultés pour la prise en charge ?
Hachfi H, Zrour S
Monastir-Mahdia Tunis
La goutte est la maladie inflammatoire articulaire la plus commune. Son incidence a
doublé en 20 ans, avec une modification de la présentation clinique (formes plus
complexes et plus de comorbidités). La seule certitude diagnostique est la
visualisation des cristaux d’urate de sodium à la ponction articulaire avec un liquide
inflammatoire stérile en culture. Une uricémie normale pendant une crise aiguë
n’exclut pas le diagnostic (l’IL1 et l’IL6 déchargées pendant la crise font
temporairement et artificiellement baisser l’uricémie), à contrôler dans ce cas dans 4
à 6 semaines. En absence de ces éléments, les nouveaux critères de diagnostic de
l’ACR/EULAR 2015 prennent en compte nombreuses autres données cliniques et
d’imagerie comme celle de l’échographie ou de la TDM double énergie, qui peuvent
faciliter le diagnostic.
Aujourd’hui encore, la maladie est non ou mal prise en charge avec comme
conséquences des destructions articulaires invalidantes et une augmentation de la
morbidité cardiovasculaire et rénale qui fait la gravité de la goutte et engage le
pronostic vital.
Le traitement a bénéficié ces dernières années de plusieurs nouveautés avec la mise
en place de plusieurs recommandations, celle de l’EULAR 2016 étant la plus récente.
Grace à une meilleure connaissance de la physiopathologie de l’accès goutteux, on
dispose actuellement de nouvelles options thérapeutiques dont la biothérapie. En cas
de difficulté de prise en charge, goutte sévère ou en cas de comorbidités associées
dont l’insuffisance rénale, les stratégies thérapeutiques sont mieux codifiées.
Les objectifs de cet atelier sont d’actualiser les connaissances concernant cette
maladie antique notamment sur le plan génétique, diagnostique et thérapeutique, à
travers des observations cliniques et de discuter la meilleure conduite à tenir en
pratique.