Page 21 - Paul THUNISSEN
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Les sources de ma réflexion
Un peu d’histoire
Il n’y a pas photo… Une crise politique sociale et morale a toujours cherché un bouc
émissaire. Dans l’antiquité, c’étaient les riches ou les pauvres en fonction du point de
vue. Aujourd’hui, c’est toujours le cas, mais ce sont aussi les chômeurs, les immigrés,
les homosexuels ou ceux qui n’ont pas la bonne couleur de peau.
Tant qu’on recherchera un responsable, on s’égarera dans des voies de traverse, on
alimentera les thèses populistes, on ne modifiera pas le système d’un iota et on ne sera
pas plus heureux.
L’antiquité foisonnait de revendications et de guerres civiles. Les crises des cités
grecques étaient légions. C’est ainsi que les autorités d’Athènes songèrent à un meilleur
système politique inédit pour l’époque ; un système qui donnerait l’occasion au peuple
d’interagir dans les décisions relatives aux affaires de la cité : la démocratie (démos : le
peuple, kratos : le pouvoir). Les athéniens furent conquis par l’idée ; la démocratie naquit
de l’engagement massif des citoyens en politique. Cette expérience, aussi imparfaite fut
elle, permit aux générations futures d’en améliorer les fondements.
Comme la démocratie athénienne, la révolution belge se réalisa au profit des plus nantis.
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Le système censitaire autorisait 11 personnes sur 1000 à voter . La Constitution belge à
l’époque était considérée comme la plus conservatrice – c’est-à-dire libérale – de toute
l’Europe. Si le vote plural, adopté soixante ans plus tard, donnait à chaque belge une
voix, il permettait à certains belges d’en obtenir plusieurs en fonction de leur qualité, et
le Suffrage Universel exclut les femmes du droit de vote jusqu’à la fin des années 40‘.
Aujourd’hui, les hommes et les femmes ne sont toujours pas égaux. Les femmes
subissent toujours des harcèlements qui restent impunis et sont encore discriminées
dans leur emploi notamment en matière de salaire et les revendications citoyennes allant
dans le sens de l’équité ne sont toujours pas prises en compte.
5 En 1831, seuls 46000 personnes pouvaient voter sur une population de 4.89.553 âmes.
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