Page 23 - Paul THUNISSEN
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subtile de tyrannie et de servitude se profile sans faire de bruit, avec la complicité des
gouvernements que, dans notre insouciance, nous avons mis en place.
En Belgique, les crises politiques, sociales et morales ne permettent plus à aucun
candidat ou élu de quelque bord que ce soit d’être crédible, ce qui a pour conséquence
les votes « sanction » ou les votes « par défaut ».
Les laboratoires de réflexion
De tout temps, des hommes et des femmes se sont penchés sur différentes thématiques
qui, à défaut d’être analysées et comprises, contraignent les Hommes à revivre les
mêmes difficultés. Ces hommes et ces femmes se sont regroupées dans des
associations comprenant qu’en rassemblant leurs réflexions, le tout serait supérieur à la
somme des parties. C’est le cas notamment du Club de Rome, du Club de Budapest, du
Club de Vienne, du Groupe de Lisbonne ou encore du B.I.E.N. ou de l’A.I.R.E.
Le Club de Rome
Samedi 6 avril ’68…un mois avant les événements de mai’68, l’homme d’affaire italien
Aurelio Peccei réunit à Rome des banquiers, des économistes, des statisticiens ou
encore des hauts fonctionnaires.
Une vingtaine de participants originaires de France, de Belgique, de Suède, de Suisse,
de Grande-Bretagne et d’Allemagne se réunirent dans la villa Farnesina acquise par
l’Académie du Lynx à la fin de la guerre. C’est juste ce qu’il fallait à des gens déterminés
à voir juste et à voir loin.
En ce temps-là, ces participants étaient des humanistes s’inquiétant des difficultés qui
guettaient leur époque. Aurelio Peccei commença son discours en ces termes : « Un
grand désordre règne sous les cieux. Il faut faire une pause et réfléchir ».
La première réflexion proposée par A. Peccei portait sur « la création d’un système
d’observation et de monitoring du monde ». Attablés dans la Loggia di Galatea, la pièce
la plus agréable de la villa, ils en parlèrent jusqu’au lendemain midi, mais se quittèrent
tous sans pouvoir se mettre d’accord tant le sujet est vaste et complexe. Tous… sauf
Alexander King, un scientifique écossais, et quelques autres qui décidèrent de se revoir
au domicile d’A.Peccei. Ce jour-là naquit le Club de Rome.
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