Page 57 - Paul THUNISSEN
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Les gens n'ont pas conscience que l'emploi est devenu une marchandise. Selon Karl
Marx « chacun vend sa force de travail », mais ne vend-t-on pas plus que ça ? Ne vend-
t-on pas son temps de vie ? une forme d'esclavage moderne.
Nul ne devrait être contraint de vendre sa vie, car la vie est un don, et à notre tour on
peut l'offrir. Nul ne devrait être contraint de vendre son temps car il ne nous appartient
pas. Il nous est prêté et on devrait pouvoir, à notre tour, au gré de notre fantaisie, en
prêter une partie.
Grâce au Revenu d'Existence, la société se réorganisera : les contrats d'emploi subiront
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un lifting complet, les gens ne rechercheront plus à tout prix un CDI mais au contraire
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un CDD qui leur permettra d'être maîtres de leur temps et de leur vie et d'adapter leur
activité en fonction de paramètres qui leur sont propres afin d'évoluer sereinement dans
ce monde qui bouge sans cesse.
Les modifications en profondeur de notre système social ne peuvent s'effectuer que si
les citoyens sont conscients de l'enjeu et consentent à voter en masse pour une structure
politique qui mettra ce chantier en œuvre partout en Europe. A terme, ce sera la fin du
salariat, et le début d'un art de vivre.
Le choix des mots
Les économistes et les observateurs ont attribué au revenu garanti une pléthore
d'épithètes en fonction du sens qu’ils veulent lui donner. En effet, le choix des mots n'est
pas anodin, et personnellement je suis séduit par la définition que donne Yoland Bresson
au Revenu Garanti : le « revenu d'existence ».
Le revenu
Il s'agit bien d'un « Revenu » et non d'une « Allocation ». En effet, pour les économistes
un revenu est la contrepartie d'une participation à la création de richesses, tandis que
l'allocation est une attribution d'assistance. Le terme ‘allocation universelle’ définie par
Yannick Vanderborght et Philippe Van Parijs dans leur livre me semble le moins judicieux.
54 Contrat à durée indéterminée
55 Contrat à durée déterminée
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