Page 53 - Paul THUNISSEN
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l'Europe sont impuissants politiquement face aux multinationales, aux banques, aux
sociétés publiques.
La chasse aux chômeurs : L’État social, presque partout en Europe, estime que les gens
sont responsables de leur état. « Ils n'ont qu'à trouver un emploi », et c'est reparti pour
la course à la compétence, à la croissance... C'est ainsi que depuis 2004 en Belgique,
les pouvoirs publics font la chasse aux chômeurs. Ils sont de plus en plus nombreux à
demander de l'aide et de plus en plus nombreux à se faire exclure. Ce n’est pas pour
rien que les statistiques montrent un réel recul du chômage.
En France, faute de pouvoir inverser la courbe du chômage, le gouvernement stigmatise
les demandeurs d’emploi et le Ministre du Travail a demandé à Pôle Emploi de vérifier
que les chômeurs cherchent bien du travail (qui n’existe pas).
La libéralisation des marchés : Grâce au mécanisme de libre concurrence, la
libéralisation des marchés et la fin des monopoles devait en principe être favorable aux
consommateurs car, pensait-on, les prix allaient chuter. En tout cas, c'est ce que nous
ont fait croire les élus de l'époque.
L'eau : Bien que le secteur de l'eau soit toujours sous monopole, l'eau a augmenté de
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70% en Wallonie ces sept dernières années. Une des raisons est que les pouvoirs
publics ne subsidient plus l'eau. On fait donc comme si le secteur était libéralisé à la
différence que le consommateur ne peut pas changer de fournisseur. Bref, l'ensemble
des coûts est donc récupéré via la facture...et la TVA. Et comme les ménages ne désirent
pas payer plus que ce qu'il faut, ils font attention à l'eau, consomment moins, ce qui
entraîne une augmentation du prix du m³. Et le chat se mord la queue !
L’électricité : Toujours en Wallonie, les consommateurs paient pour le transport de
l'énergie verte sans pour autant en bénéficier et pourraient voir leurs factures augmenter
de 20% voire d'avantage en 2017. Il faut également savoir qu’un tiers seulement de nos
factures concerne l’électricité proprement dite.
Une des raisons de ces deux exemples est que les gros consommateurs paient
proportionnellement moins que ceux qui sont économes.
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RTBF.be du 23 janvier 2013.
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