Page 50 - Paul THUNISSEN
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traditionnellement conservateurs, et celui des socialistes plutôt démocrates radicaux .
La notion de gauche-droite deviendrait alors superflue et appartiendrait au passé.
L'histoire démontre que l'insertion sociale sous la contrainte donne des résultats
médiocres alors que les gens auxquels on donne les moyens de s'épanouir développent
plus sûrement leurs talents qu'ils mettent au service de la société, que ce soit contre
rémunération ou dans le cadre du volontariat.
Abandonnons nos certitudes… pour bien comprendre
Notre éducation judéo-chrétienne, marquée par les valeurs bibliques, a du mal à se faire
à l'idée qu'on puisse donner de l'argent à quelqu'un qui ne travaille pas, car de tout temps
l'homme est reconnu dans la société grâce au travail rémunéré qu'il fournit.
Dans le troisième chapitre de la Genèse, le ton est donné. Pour avoir croqué le fruit
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défendu, l'homme devra désormais « gagner son pain à la sueur de son front », et l'être
humain sera marqué par le péché, et donc par la culpabilité. Saint Paul de Tarse,
plusieurs millénaires plus tard rappelait que « celui qui ne travaille pas, ne mange pas
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non plus ».
Il n'y a pas très longtemps, les mamans veillaient en général à l'éducation des enfants et
à entretenir leur maison, mais les « maîtresses de maison » étaient peu considérées car
le travail rémunéré était la seule référence. Pour illustrer mon propos, il suffit d'observer,
qu’aujourd’hui encore, le PIB ne tient compte que de la richesse produite par ceux qui
ont un travail rémunéré. Aucun autre indicateur ne compte vraiment. Coupler au PIB un
IBED (Indice de Bien-être Durable) est tout à fait envisageable et réalisable.
Imaginons un instant, un revenu d'existence, alloué à chacun de la naissance à la mort,
simplement parce qu'il existe. Un revenu d'existence calculé à partir de la richesse
produite par une région, par un pays, par une communauté. Cerise sur le gâteau, ce
« revenu d'existence » est cumulable avec les revenus d'une activité.
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Les conservateurs souhaitent conserver leurs privilèges et avantages pour engranger toujours plus de profit, alors que les
démocrates souhaitent se réapproprier le pouvoir, et essentiellement celui que nos élus ont abandonné aux mains
d'acteurs non élus, comme les multinationales, les banques… Cette opposition entre le pouvoir politique et économique
devrait faire l'objet d'un profond débat.
45 Genèse (3, 19)
46 Seconde lettre de Saint-Paul aux Thessaloniciens (3, 10)
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