Page 86 - Paul THUNISSEN
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Comment  est-ce  possible  ?  Simplement  parce  que  le  pouvoir  législatif  (les  élus)  est

              déséquilibré  et  perturbé  par  des  contre-pouvoirs  idéologiques,  économiques  ou

              financiers.  Ces  derniers  invoquent  des  difficultés  qu'ils  ont  eux-mêmes  provoquées,
              créent les conditions d'un échec de consultations directes ou développent des arguments

              fallacieux où les esprits les plus avisés se perdent.

              Les moyens utilisés par ces sophistes font perdre aux peuples la confiance en eux et les

              font douter de leurs compétences et de leurs aptitudes à décider, à choisir leur destin.


              Le pouvoir législatif, ce sont nos élus qui, en théorie seulement, représente le peuple. Il
              est le garant de ce que l'exécutif n'utilise pas son pouvoir d'influence pour limiter les

              prérogatives populaires. En toute logique, il élabore des lois qui permettent l'organisation
              correcte des divers votes. Mais ça, comme je l'ai déjà dit, c'est la théorie.


              Comme d'une part le Parlement est partie prenante de telles élections en ce sens que

              les élus détiennent d'elles leur statut, leur pouvoir de légiférer est d'autant plus grand
              que le peuple délibère le moins possible. Et d'autre part, la direction de l'exécutif (le

              gouvernement) est issue du législatif et de sa majorité, dont les leaders sont en général
              ministres qui, en pratique, font la loi.


              Entre  le  législatif  et  l'exécutif,  la  séparation  des  pouvoirs  n'est  réelle  qu'aux  niveaux
              inférieurs. Le fonctionnaire de base dépend peu du député, mais aux échelons élevés,

              l'imbrication est réelle et forte.


              Alors quelle méthode utiliser pour que la séparation des pouvoirs soit réelle ? Faut-il
              élaborer les pouvoirs en raisonnant sur ce qui est ou peut-être, ou bien sur ce qui devrait

              être ? La théorie du réel est certainement plus concrète que la pratique du virtuel.

              Si le peuple n'a pas assez de pouvoir pour contraindre les pouvoirs exécutif et législatif

              à  jouer  correctement  le  jeu  de  la  démocratie,  il  court  le  risque  de  perdre  le  peu  de

              souveraineté qu’il lui reste.

              Une des missions de notre structure politique sera d'agir comme un lobby pour garantir

              l'exercice serein des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. L'équilibre des pouvoirs
              répond à un état d'esprit selon lequel l'égalité offre la liberté au plus grand nombre et

              assure la justice à tous les citoyens.

              La question est alors de savoir si les citoyens sont demandeurs de plus de liberté, car la

              liberté  n'est  pas  nécessairement  confortable,  mais  cela...  c'est  un  débat  préliminaire

              indispensable qui devra avoir lieu.

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