Page 83 - Paul THUNISSEN
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n’est pas assez rentable, on ferme ou on revend même si le carnet de commande est
plein.
Pourquoi ne pas imaginer une alternative pour l’organisation et la gestion des activités
économiques qui ne soit ni une société de capitaux, ni une firme coopérative ? Une firme
partenariale alternative dont l’objectif serait la négociation du résultat entre les
apporteurs de fonds, les dirigeants et les salariés. Le résultat courant après impôts
devrait rémunérer le passé (les apporteurs de fonds), le présent (les salariés et les
dirigeants) et le futur (les investissements). Ce partage serait justifié par la prise de risque
de chaque partie prenante.
Le conseil d’administration comprendrait quatre composantes à parts égales : Les
représentants des apporteurs de fonds sont désignés par les apporteurs en fonction du
nombre de parts détenus, les représentants des salariés sont désignés selon le principe
un homme-une voix par les salariés de la firme, le (s) dirigeant (s) de la société est (sont)
désigné(s) par le conseil et enfin des personnalités qualifiées dont le rôle est d'anticiper
l'avenir à moyen ou long terme de la firme ; ils jouent par conséquent un rôle important
dans les choix stratégiques des investissements et leur financement ; ils sont désignés
par les représentants des apporteurs de fonds et des salariés.
Le conseil d’administration devra faire des arbitrages stratégiques entre premièrement
la rémunération de ceux qui, par le passé, ont apporté leurs fonds ; celle-ci doit être
suffisante pour que ces apporteurs ne vendent pas leurs parts et au contraire puissent
continuer à alimenter les fonds propres de la firme ; Ensuite la rémunération de ceux qui,
dans le présent, ont assuré, par leur travail, la réalisation de l'activité de la firme et de
ses résultats ; il est nécessaire de ce point de vue que le partage puisse tenir compte
des compétences des uns et des autres, et notamment du travail spécifique des
dirigeants. A une condition cependant que ces rémunérations différenciées fassent l'objet
d'une décision transparente du conseil (ces rémunérations ne concernent évidemment
pas le salaire qui continue à être fixé par la négociation collective) ; et finalement le
financement des investissements qui préparent et conditionnent l'avenir de l'activité de
la firme.
Le directoire serait bipartite (dirigeants-salariés) et à parité ; il serait composé des
personnalités qui siègent au sein du conseil d'administration ; les décisions seraient
prises de façon collégiale ; en cas de partage égalitaire de voix, la voix des dirigeants
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