Page 132 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux

medi sera présent à toutes les réunions qui se tiendront à
la présidence entre le 5 et le IO octobre, tandis que 1.
Premier ministre, lui, en sera exclu. Comme on le constate
à la lecture de ces noms, ce sont les clans antagonistes qui
se réunissent. Il est à remarquer également que le général

Lakehal Ayat, patron des services de sécurité, ne sera
jamais convié.

      Lorsqu'il est décidé de contacter Abassi Madani et
Ali Belhadj pour occuper la rue et encadrer les manifesta-
tions, il est fait appel à Mohammed Betchine. En agissant
ainsi, la cellule de crise pense maîtriser la situation. Bet-
chine évoquera, douze ans plus tard, à travers les colonnes
de journaux appartenant à son groupe, « le plan Potemki-
ne », qui serait le nom de code du déclenchement des évé-

nements d'octobre.

      Le 5 au soir, l'état de siège est décrété. Chadli fait
appel au général Nezzar, commandant des forces terrestres,
et le désigne pour diriger la manœuvre. li a pour adjoint
Mohammed Betchine, et comme chef d'état-major
Mohammed Larnari. Hocine Benhadid est chef de l'opéra-
tionnel. Le général-major Abdallah Belhouchet est margi-
nalisé.

      Hedi Khediri insiste auprès des membres de la cellule
pour intervenir à la télévision, mais son discours du

8 octobre est un fiasco. « L'homme qui parle aux avions
ne saurait parler à un peuple en colère », ironise-hm dans

les milieux officiels, en faisant allusion au détournement
d'un avion koweïtien par le Hezbollah libanais sur Alger
en avril 1988. Après un premier contact avec les pirates,
Hedi Khediri avait annoncé à la presse qu'il venait de par-

ler à J'avion!

      Alger est quadrillée par des chefs d'unités opération-
nelles fidèles à Nezzar : Saidi Abdelharnid et Fodhil Cherif
Brahirn, Abdelmalek Bennaceur, neveu du général Guenai-
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