Page 131 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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Octobre 1988: la grande manipulation 129

ment du déroulement des événements. A la Direction

générale de la Sûreté nationale, le patron de la police,
Mohammed Bouzbid, un homme de Khediri, fait le mort
au moment où ses éléments se font tabasser par les mani~
festants. Seul ordre donné en début de jownée : ne pas
faire usage des armes à feu; pas même des tirs de som-
mation.

    A la Délégation générale à la prévention et à la sécu-

rité, le général Lakehal Ayat semble isolé et démission-

naire depuis quelque temps. n est vrai que, depuis la

restructuration de la Direction centrale de la Sécurité mili-
taire, il a concentré l'essentiel de ses activités sur la sécu-
rité extérieure, notamment les mouvements de libération
nationale, le terrorisme international et le contre-espion-
nage extérieur. La sécurité de l'armée relève désormais de
la DCSA, que commande le colonel Mohamed Betchine.
La police politique est confiée aux renseignements géné-
raux de la police que dirige Bouzbid.

      Que se passe-toi! derrière les lambris du palais prési-
dentiel ? Dès 10 heures du matin, Chadli réunit dans son
bureau une cellule de crise rassemblant Larbi Belkheir,
directeur de cabinet, Moulaud Harnrouche, secrétaire
général, Hedi Khediri, ministre de l'Intérieur, Abdelharnid
Brahimi, Premier ministre, et Mohammed Cherif Messaa-
dia, responsable du secrétariat permanent du FLN. Peu
après, le colonel Tewftk, chef du département des affaires
de défense et de sécurité, se joint à la cellule de crise, en
compagnie du secrétaire général du gouvernement,
Mohammed Mohammedi. La présence de ce dernier à une
réunion de si haute importance reste énigmatique, puisque
le Premier ministre est présent.

      Proche de Hamrouche, qui le nommera plus tard
ministre de l'Intérieur dans son gouvernement, Moham-
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