Page 133 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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Octobre J988 : la grande manipulation 131
zia, et Kamel Abderrahmane, qui prend à Blida le relais de
Bougherara Sadek à la tête du bataillon arrivé de Djelfa.
La DGPS, qui s'était tenue à l'écart des opérations de
police, finit par s'impliquer. Des universitaires militants du
PAGS sont arrêtés. Ces militants, ou supposés tels, seront
interrogés à Bouzarcah par le capitaine Abderrahmane
Benmerzouga, chef du centre opérationnel.
Deux jeunes lieutenants, Azzouz et Madjid, viennent
me dire leur indignation. Ils ont vu les lieutenants Musta-
pha et Ziad, qui agissaient sous des pseudonymes, torturer
des intellectuels, dont une femme, répondant au nom de
Baba Ahmed, remarquable de courage, qui a tenu tête à
ses tortionnaires. Alerté, le général Lakehal Ayat donne
l'ordre de libérer les détenus. Le capitaine Benmerzouga
est suspendu sur-le-champ de ses fonctions, bien qu'il ait
pris la précaution de faire signer à ses victimes des attesta-
tions selon lesquelles elles ont été bien traitées. Il échap-
pera aux sanctions, en profitant du limogeage du général
Lakehal Ayat quelques jours plus tard.
Cependant, la torture massive, unique dans les
annales, a cu pour cadre la caserne de Sidi Fredj, lieu de
regroupement des forces spéciales placées sous le
commandement du colonel Betchine, Cette caserne sera
transfonnée, quatre jours durant, en une véritable usine à
sévices. Dans ses Mémoires, te général-major Nezzar
admet que la torture y a été pratiquée sur les manifestants
d'octobre. Il reconnaît même la présence de Kaddour
Lahouel, beau-fils du président Chadli, en tenue de para-
chutiste.
Étrangement, il garde le silence sur le rôle qu'a joué
le général Betchine. Pourtant tout le monde sait que la
caserne de Sidi Fredj relevait de la compétence de la
DCSA dont il était le patron. Que cc dernier cherche à
nier, aujourd'hui, des faits honteux, c'est DonnaI. Je