Page 135 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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Octobre 1988,' la grande manipulation 133
en l'air et à ras de terre. » Quoi qu'il en soit, on a fmi par
dénombrer plus de cinq cents morts à Alger. Nezzar et
Mohammed Betchine les ont sur la conscience.
Le 9 octobre, Chadli convoque les sept membres titu-
laires du bureau politique du FLN. C'est une réunion res-
treinte, néanmoins ouverte à Larbi Belkheir et Hedi
Khediri. Que viennent-ils faire dans cette réunion à
laquelle ne sont pas conviés les membres suppléants du
bureau politique? Sont-ils là pour représenter leurs clans
respectifs et défendre leurs intérêts? Au cours de cette
réunion, le général Benyelles, le premier à prendre la
parole, demande sans détour au président d'assumer l'en-
tière responsabilité de ce qui arrive au pays, et d'intervenir
à la télévision pour annoncer sa démission.
Devant la gravité de ses propos, certains membres du
bureau politique tentent de lui couper la parole, mais
Chadli l'invite à poursuivre. Benyelles va se retrouver tout
seul. A l'instigation d'un Messaadia, plus élogieux que
jamais envers Chadli, les autres prient le président de res-
ter aux commandes du pays. Le plan de déstabilisation
peut continuer.