Page 163 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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heir et les autres membres du HCE. Mais pour ce qui est du
commandant de la gendarmerie, du directeur de la police et
des deux patrons du DRS, rien à voir. Ce sont des hommes
de l'ombre. Ils n'ont pas à se montrer avec le président.
De tout temps, les responsables des services de sécurité
ont fait partie des voyages du chef de l'État, et on ne les
aJamaIs vus.
En leur absence, qui va veiller sur le dispositif de
sécurité? Le chef de la 5' Région militaire, n'étant pas
rompu à cet exercice, ne peut assurer la coordination entre
le SSP, le GIS, les éléments du CRI, la gendarmerie et la
police. Les directeurs régionaux des services de sécurité
ne peuvent rien faire d'efficace en l'absence d'un chef. En
restant dans leurs bureaux à Alger, Tewftk, Smail et Ghe-
ziel signent leur culpabilité.
Qui va donc organiser le voyage? « Une personne de
son entourage direct, en l'occurrence, Hocine Bendjoudi »,
répond Nezzar, tout en reconnaissant qu'il s'agit d'un pro-
fane. Comment ces spécialistes peuvent-ils laisser un ama-
teur en matière de sécurité s'occuper de la protection du
président à une période marquée par une vague d'attentats
terroristes?
Comme s'il n'était pas concerné par le volet sécuri~
taire, le général Tewftk téléphone au général Nezzar afm
de lui proposer que Larbi Belkheir s'occupe de l'organisa-
tion du voyage. Le ministre de l'Intérieur se limite à tenir
une réunion informelle avec Bendjoudi, selon la version
de Nezzar. Une explication qui suffrrait à elle seule pour
démontrer la culpabilité de tous ces hommes.
Du reste, cette culpabilité est déjà prouvée à travers
le choix de l'exécutant: le sous-lieutenant Boumaarafi, un
élément du GIS. Issu d'une famille modeste de Meskiana,
dans les Aurés, entré trés jeune à l'école des Cadets de la
révolution, ces écoles militaires destinées à accueillir les