Page 168 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
veut qu'à ce moment un officier étranger à la mafia soit
présent pour témoigner de ce crime, le jour venu.
La réunion est de courte durée. Nezzar demande aux
participants s'il peut compter sur leur soutien. « Affirma-
tif», lui répondent-ils. Sans prendre connaissance des
détails du déroulement de l'assassinat, et sans entendre
aucun des témoins, il déclare : « Le commandant Hammou
est innocent. Nous le connaissons tous. Il n'y a rien à lui
reprocher. »
Il le disculpera encore dans ses Mémoires en écri-
vant : « Le commandant du GIS, à qui on impute à tort
une responsabilité dans l'assassinat de Soudiaf, n'avait fait
que son travail. À sa place, j 'aurais agi exactement de la
même manière. J'ai eu à le connaître personnellement et
j'écarte absolument toute suspicion à son encontre I.)}
Pourquoi cet acharnement à défendre Hammou ? De quel
travail parle Nezzar? Quelle responsabilité lui a-t-on
imputée? Pourquoi ce délire du général?
Hammou n'a fait qu'exécuter les ordres de Smail. Il
est connu pour être un bon exécutant, bête et discipliné.
Ambitieux comme il l'est, il ne pouvait refuser une mis-
sion qui le placerait dans le cercle restreint des sous-trai-
tants. Il n'est en rien responsable de l'assassinat de
Boudiaf, comparativement aux commanditaires.
Ce n'est qu 'après la réunion de Dely Brahirn avec
Nezzar que Smail se déplace à Annaba afin de s'assurer
de l'exécution du plan de la mafia.
Comment expliquer la passivité des généraux à l'an-
nonce de l'assassinat du président, alors que, le
24 décembre 2001, les mêmes se sont précipités, Tewfik,
Fodhil Cherif et Belkheir en tête, au siège de la télévision,
suite à l'interruption soudaine du journal télévisé pour
cause d'incendie?
1. Ln Mlmoiru du gbtérol Khaled Nezzor, op. clt., p. 26 1.