Page 169 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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Dans ses Mémoires, Nezzar n'évoque pas cette réu·
nion au siège du DRS à Dely Brahim. D'ailleurs, il ne fait
que survoler l'assassinat de Boudiaf, et l'évoque juste pour
accréditer la piste islamiste. Autre omission de taille, de
la part du général « tuteur de l'Algérie », celle du repas
empoisonné préparé pour le président au mess des officiers
d'Annaba. Des témoins sont encore en vie pour en parler.
Malgré l'interdiction formelle de toucher au repas, un
soldat de service au mess n'a pu se retenir et a fini par
manger les restes du fond de la marmite. Quelques heures
plus tard, il se plaignait de maux d' estomac. Transporté à
l'hôpital, il est mort quelques heures plus tard.
Ainsi, dans le cas où Boumaarafi aurait échoué, le
repas aurait eu raison de Boudiaf. Et, pour mieux assurer
leur coup, les commanditaires comptaient en finir avec lui
au complexe sidérurgique d'El Hadjar. De l'aveu de l'an-
cien directeur de la protection civile, Mohammed Tabar
Maarneri, autre membre de la faune des fourbes, ses élé-
ments ont découvert une bombe sous l'estrade d' où le pré-
sident devait prononcer un discours.
Une fois son forfait accompli, Boumaarafi s'est livré
à la police. 11 est aussitôt récupéré par les éléments du DRS
et débriefé par Sm",' Lamari, dès son arrivée à Annaba.
Ayant commis un délit dans l' exercice de ses fonc-
tions, l'assassin devrait être traduit devant une cour mar·
Iiale. On a le choix entre le tribunal militaire de
Constantine, le crime s'étant déroulé sur son territoire de
compétence, ou le tribunal militaire de Blida, Boumaarafi
appartenant à une unité siégeant dans la 1" Région mili-
taire. À la grande surprise de l'opinion publique, l'assassin
est livré au parquet d' Alger, où le général Tewfik peut
compter sur l'un de ses agents, en l'occurrence le procu·
reur général Abdelmalek Sayab.