Page 165 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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tenant pas à ce service. Pour avoir assisté, en tant que
journaliste ou en tant qu'officier des services de sécurité,
à des événements présidés par le chef de l'État, je sais de
quoi je parle.

      N'étant pas retenu dans le groupe en partance pour
Annaba, Boumaarafi ne sait pas que le cabinet noir l'a choisi

pour une mission « historique». Alors que ses camarades
sont partis la veille, il est convoqué à la caserne Antar, siège
du centre d'investigations et de recherches d'Alger.

     À son grand étonnement, il est reçu par le colonel
Smail en personne. C'est comme s'il se trouvait en pré-
sence de Dieu. Il apprend alors qu'il est chargé d'une mis-
sion de la plus haute importance : «ruer le chef de
l'État. » Boumaarafi ne peut refuser l'exécution d'un ordre
venant de si haut. Un non ou une simple discussion l'expo·
serait, à coup sûr, à la mort. Il ne serait pas sorti vivant du
bureau de Smail Bien des officiers ont laissé leur vie dans
des attentats maquillés pour moins que ça. De plus, si on
l'investit d'une mission pareille, c'est que ses chefs placent
en lui une grande confiance. En l'accomplissant, il sera
sûrement quelqu'un de très important dans les services. La
promotion au grade de lieutenant ne tardera pas, et il sera
le protégé des grands patrons.

      Un ordre de mission individuel lui est délivré pour
rejoindre le groupe. Il est signé par le commandant Hanunou.
Small ne pouvait choisir un homme au hasard et lui confier
une mission si périlleuse. C'est Hammou, le commandant du
GIS, qui a étudié le profil de l'assassin. Il est le seul à
connaître ses éléments. Sa complicité sera démontrée plus
loin, à travers les déclarations de Khaled Nezzar.

      Le jour J, Boumaarafi a toute latitude pour se dépla-
cer dans les différents périmètres de sécurité sans être
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