Page 166 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
inquiété. n est anné d'un pistolet Beretta 9 mm parabel-
lum, comme tous les éléments du GIS. Il possède en plus
une grenade, qu'il va dégoupiller et faire rouler sous le
rideau, jusqu'aux pieds du président, avant d'entrer en
scène pour vider son chargeur sur lui.
Dès cet instant, les anomalies et dysfonctionnements
qui contredisent la thèse de l'acte isolé vont apparaître au
graod jour. C'est amplement suffisant pour débusquer les
ncommanditaires. n'y a que leurs complices ou leurs
lècbe-bottes qui font encore semblant d'y croire.
D'où vient la grenade de Boumaarafi ? Les partisans
de la thèse de l'acte isolé ne l'évoquent pas. Nezzar non
plus. Par voie de presse, on a laissé entendre que Boumaa-
rafi l'aurait gardée sur lui depuis l'opération du Telemly
menée contre un groupe terroriste, quelques jours avant le
déplacement d'Annaba. C'est absurde! Une grenade est
visible, surtout quand on porte une tenue moulante comme
celle du GIS. D'autre part, vivant dans une caserne, Bou-
maarafi n'aurait pu cacher une grenade pendant plusieurs
jours à l'insu de ses chefs et de ses camarades. Deux gre-
nades ont bien été récupérées lors de l'opération du
Telemly. Elles ont été déposées dans le bureau du
commandant Lahbib, à Châteauneuf. À son retour du
Pakistan, où il était en mission, le commandant a constaté
leur disparition. JI a demandé qui les avait prises. On lui a
répondu que c'était le colonel Smail.
Où était passée la protection rapprochée du prési-
dent? Au moment de son entrée sur la scène de la maison
des jeunes d'Annaba, Boumaarafi a pris tout son temps
pour vider son chargeur sur Boudiaf et s'en aller tranquil-
lement. Le dernier des profanes sait très bien qu'un prési-
dent a une protection rapprochée qui réagit au moindre
geste suspect. Les gardes du corps, qui devaient être posi-
tionnés aux extrémités de la scène, les hommes « mate-