Page 171 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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les anomalies relevées dans le dispositif de sécurité. Il
conclut en me disant: « Si j'étais à la place de Tewfik, je
me serais tiré une banc dans la tête. »
La responsabilité du clan des décideurs est bel et bien
établie. Mais les généraux Nezzar, Tewfik, Smaïl, Gheziel,
Belkheir, leurs conseillers Mohammed Touati et Aït
Abdessalem, et leurs complices, Kamel Abderrahmane,
Mohammed Bouzbid, patron de la police à l'époque, et
Abdelamalek Sayah ne pourront être jugés que par une
juridiction totalement indépendante : le Tribunal pénal
international.
Devant cette instance, ils feront certainement appel à
leur avocat, maître Miloud Brahimi, l'un des ardents
défenseurs de la thèse de l'acte isolé, qui ne manque pas
une seule occasion de comparer l'assassinat de Boudiaf à
celui de Kennedy ou d'lndira Gandhi, tuée par un membre
de sa garde, feignant, toutefois, d'oublier les éléments que
je viens de citer et que j'ai eu l'occasion de souligner dans
certains de mes écrits d'El Aci/ et du Libre.
Le professeur Bachir Ridouh, psychiatre, auteur d'un
livre consacré à l'étude de la personnalité de Boumaarafi,
qui conclut lui aussi à « l'acte isolé commis par un illumi-
né», aura ainsi l'occasion de nous gaver d'un second
ouvrage dans lequel il étudiera la personnalité des
commanditaires et de leurs complices.
En dehors du TPI, ces assassins resteront impunis.
Cela ne fait guère honneur au peuple algérien qui se laisse
dominer par une poignée de mafieux au passé douteux, ni
à ceux qui ont entouré Boudiaf à la présidence durant son
trop court mandat.
Je sais que le général Tewfik a tout fait pour cor-
rompre l'épouse et les enfants du président assassiné. Lui,
qui rencontre peu les gens, a multiplié les visites chez