Page 100 - Fleurs de pavé
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Claude Cotard – Fleurs de Pavé.
serait pas une bonne idée, je suis devenu trop dur et trop
amère et je serai trop dangereux, n'ayant plus rien à
perdre et me foutant un peu de perdre la vie.
De plus, la foi est entrée dans ma vie et ça fait un sacré
distingo. Sans elle j'aurai certainement replongé, oui car
la tentation était quand même terrible. Me retrouver riche
à la sueur de mon calibre est bien tentant, mais je
parviens à y résister.
A la réflexion et avec le recul, je me demande encore
comment...
David, mon collègue de gardiennage lui-même me le
propose, il connaît quelques bons coups à faire, mais j'en
ai fini avec ce passé et je refuse poliment. En plus, lui
c'est une branche pourrie. Dans le cas où j'aurais
replongé, ce sont les banques qui m'auraient intéressé,
pas des petit coups qui se comptent en-dessous de
quelques briques (millions), autrement ça ne vaut pas la
peine de risquer des années de centrale. Encore que là, ils
sont nourris, blanchis, ils ont un lit, la télé. Bien plus que
la plupart des SDF.
J'ai changé et je n'ai plus envie de quitter le droit chemin.
De plus, maintenant je me dis que c'est peut-être que je
dois en passer par là, affronter la tentation et y résister,
par la foi. Et la foi je l'ai, car, aussi étrange que cela puisse
paraître, le moral tient le coup encore.
De plus, je ne voudrais pas que mon père ait honte de
moi. Bien sûr, il y a longtemps qu'il a rejoint le royaume
des cieux, mais je suis persuadé, convaincu qu'il me voit
d'où il est. Qu'il n'ai pas honte de moi, c'est le lev motiv de
ma vie.
Bientôt j’arrête ce travail où je ne suis donc payé qu'une
fois sur dix, et encore.
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