Page 99 - Fleurs de pavé
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Claude Cotard – Fleurs de Pavé.
Je n’ai jamais eut de problème au niveau de mes
gardiennages, à l’exception d’une fois indirectement, à
Saint-Denis où je garde un chantier, juste derrière un
cimetière.
Un de mes collègues, David, dans le bureau des
architectes, met le feu pour faire croire à des agresseurs et
en profite pour piquer un PC. Mais à la grâce de Dieu, je
ne travaille pas ce soir-là, car en principe, nous faisons
équipe. Je suis donc hors de cause.
La direction ne croit pas un mot de ses explications au
sujet de cambrioleurs qui ont embarqué un PC neuf et
autres matériaux avant de mettre le feu au bureau. Il sera,
dans le doute, vite renvoyé.
Mes principaux soucis viennent du patron et pour obtenir
mon salaire. Porter plainte ? Je ne suis pas déclaré, alors
il ne reste que la menace de porter plainte, même si je
travaille au noir. Encore une fois, je n'ai rien à perdre.
Quand à faire le coup de poing, avec Féerie, ils n'osent pas
trop s'y aventurer.
Quand je parviens à être payé, je prends une chambre
d’hôtel pour une nuit, une semaine, selon ce que j'ai
touché. C'est à Parmain, près de l'Isle Adam, que je me
réfugie alors. Dans un hôtel en face de la gare.
J'aime cette petite commune verte et tranquille de la
région parisienne. Là je peux me doucher, dormir dans un
lit chaud, faire le point sur ma vie. Mais c'est encore
occasionnel.
Féerie, elle, c’est une amie qui la garde chez elle.
Je pourrais retrouver certains anciens voyous qui
ne demanderaient qu'à me remettre le pied à l'étrier, me
fournir un calibre pour me refaire, mais j'estime que ce ne
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