Page 97 - Fleurs de pavé
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Claude Cotard – Fleurs de Pavé.
en révolte de la misère.
C'est ce même genre de révolte qui, aujourd'hui, risque de
se produire si le petit peuple continu à être écrasé par la
pauvreté, alors que d'autres, plus ou moins légalement,
humainement, vivent dans une opulence honteuse.
Et ça ne touche plus aujourd'hui que le monde paysan.
La couche inférieure touche aussi bien l'ouvrier que le
pensionné, le petit artisan que le jeune banlieusard.
Alors que leur dire ? Que dire à ces jeunes des banlieues ?
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Qu’ils feraient mieux de brûler les voitures des bobo ?
Mais la police protège les beaux quartiers et les
repèreraient immédiatement.
Qu’ils s’en prennent aux bâtiments de l'État ?
Mais comment oserait-on proposer cela, alors que les
pauvres n’en sont plus capable depuis longtemps, se
contentant de subir en râlant, mais en se soumettant
malgré tout, en subissant.
Logiquement, seul un soulèvement massif, une
insurrection de tout ceux qui vivent en dessous du seuil
de pauvreté peut changer la donne.
On peut déplorer le faible niveau de conscience d'un tel
soulèvement, mais il ne fait que refléter la pauvreté dans
laquelle vivent un nombre de plus en plus croissant de
gens issus de la classe ouvrière, leur faible niveau de vie,
alors que la tendance est de plus en plus clairement
établies que l'indigent s'appauvrit de jour en jour et que le
riche s'enrichit dans le même temps de façon graduelle.
Il ne fait aussi que refléter la faiblesse de l’intervention de
la part les indigent organisés.
Tant que le mécontentement ne s’exprimera pas ou ne
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18 Bourgeois, gens aisés.