Page 94 - Fleurs de pavé
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Claude Cotard – Fleurs de Pavé.
En même temps il faut se méfier de ne pas attraper
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une saloperie qui donne la courante , la bête noire du
SDF, car les toilette gratuite, ce n'est pas ce qu'on trouve
le plus facilement à Paris. Et en même temps, tu n'as pas
les moyens de te soigner, alors une fois que tu l'as, c'est la
porte ouverte à tout autres danger sanitaires et médicaux.
Pareille pour la gastro. J'en connais qui en sont mort.
Ta santé est un bien précieux bien fragile lorsque tu vie
dans la rue. Raison de plus pour y veiller comme sur la
prunelle de tes yeux.
Sans compter qu'il y a les autres risques, avec le gel et la
pluie bien sûr. Une angine, une grippe, un rhume sont
très difficiles à soigner lorsque tu es à la rue sans un sou
en poche. Et je ne te parle pas des autres maladie, virales
ou pas !
Je trouve cependant une grande solidarité entre
miséreux, venant plus particulièrement le soir, au milieu
de mes frères et sœurs de pavé. Surtout les émigrés sans
papiers. Ils savent me faire rire et me remonter le moral,
quand il n'est pas au top, quand ça va trop mal.
C'est aussi l'occasion de noter une différence culturel qui
ne va pas de soi, pour le badaud qui a travail et logement.
Pour celui qui possède un statut social normal.
Ainsi, parmi les émigres, on trouve plus de miséreux chez
les africains que chez les maghrébins.
La raison en est simple, un africain se contentera de peu,
se contentera de ce qu'il a. Au mieux, il se débrouillera
avec flexibilité en acceptant toute sorte de petits boulot au
noir. Tout en s'efforçant de rester dans la légalité.
Un maghrébins lui refusera généralement la descente aux
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16 Diarrhée.