Page 98 - Fleurs de pavé
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Claude Cotard – Fleurs de Pavé.
s’exprimera que dans des luttes isolées, les indigents, les
nécessiteux ne seront pas polarisés par un « mouvement
révolutionnaire ». Mais tôt ou tard, on en viendra là, car il
n'y a pas d'autres issues manifeste, les pauvres et les
indigents étant de plus en plus nombreux.
Par la suite, je parviens à me trouver un travail
dans le gardiennage et la sécurité, au noir. Mais le patron
est un scélérat qui profite des miséreux et qui ne paye pas
ses employés. Malgré tout, régulièrement, à force de
sommation et de menaces, je parviens à obtenir mon
salaire. Ce n'est pas toujours le cas pour mes collègues,
moins téméraire. C'est que moi, je n'ai pas grand chose à
perdre à faire du grabuge.
Je travaille généralement comme maître-chien,
avec Féerie, ma chienne husky, la nuit.
Hélas ce n'est pas un travail régulier, et je travaille en
moyenne une dizaine de nuits par mois.
Ainsi, Je suis, un temps, chargé de garder un hôtel de la
région parisienne. Je ne suis pas logé mais je suis au
chaud avec du café à volonté. J'ai même droit au petit dej
gratos, offert par la patronne.
Une autre fois, on me confie la garde d'un chantiers de
construction, près des galeries Lafayette, toujours avec
Féerie. Là, je suis dans une guérite, toujours au chaud
avec du café.
Les prostituées qui tournent dans le coin viennent
régulièrement me faire la conversation, et du coup le
temps passe assez vite. Il faut dire que certaines amazone
se servent d'une des cabanes de chantier pour faire leurs
passes.
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