Page 168 - Des ailes pour le Brésil
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pincement au cœur, la mort dans l’âme, sachant que nos deux
dernières chiennes dobermann sont mortes de tristesse, peu de
temps après notre départ de la maison.
Pendant ces nombreuses années, nous avons voyagé à l'étranger
et fait de fréquentes visites familiales en France ainsi qu’à Mossoro et
Natal où la famille d’Éliane demeure.
Quand nous voyageons en France si nous disons que nous
habitons au Brésil, les regards, des interlocuteurs reflètent souvent
la méfiance : « Est-ce un évadé fiscal ?
A-t-il des problèmes avec la justice française ou des dettes d’impôts
en France ?
Fuit-il quelqu’un ou un groupe dangereux pour sa vie ? »
En nous voyant, les métropolitains donnent l’impression de porter
ce type de jugements : « Il ne contribue plus au développement de
son pays, ils tournent le dos à la France ».
Et à la vue de ma femme si différente, ils ne cachent pas leurs
sentiments xénophobes.
Sur leur front, s’inscrit : « C’est sûrement une immigrée ! ».
C’est vraiment pitoyable !
Plutôt que de nous culpabiliser, il vaudrait mieux chercher à
renforcer les liens entre les expatriés et la métropole. Ces préjugés
défavorables bien trop fréquents nous affligent.
Où se trouvent la diversité et la tolérance tellement proclamées
par la France dans la déclaration des droits de l'Homme et du
Citoyen de 1789 ?
Les Brésiliens se montrent en général plus respectueux de mon âge,
me regardent toujours comme un étranger, un « Gringo » par contre
ma femme, parce qu'elle vit avec un étranger, elle est plutôt mal
considérée.
Beaucoup de Brésiliennes vivent avec des étrangers, principalement
pour une raison alimentaire !
C'est peut-être la mondialisation, mais c'est, en tout cas, souvent
pathétique.
Je pense parfois demander un passeport d'apatride, les anciens
passeports Nansen, de l'ONU !