Page 172 - Des ailes pour le Brésil
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Dans le « Sertão », polygone des sécheresses, nous nous sentons tout
petits, au centre de nulle part.
Nous sommes souvent pris de vertige devant cet immense paysage
horizontal et inhabité.
Le temps semble suspendre son vol dans la lourde chaleur de l’air.
Nous admirons le courage des habitants qui doivent chaque jour
parcourir des kilomètres à pied pour chercher un peu d'eau pour
leur usage personnel, les animaux et les plantes. Souvent, par le
manque de pluie, les puits sont asséchés.
Leur culture, leur musique, leur mode de vie se perpétuent avec
vigueur, en dépit de l'influence de plus en plus accentuée de la
télévision et d’Internet.
Beaucoup de jeunes déçus, qui avaient migré vers les villes riches
du sud du pays, reviennent vers leurs racines.
En novembre 2012, nous avons voyagé avec la fille d'Éliane et
son ami, dans la ville Belém porte d’entrée de l’Amazonie.
L’Amazonie est un enfer vert, selon l’image d’Épinal héritée de
l’époque où cette forteresse végétale n’était pour les explorateurs
que maladies et hostilités.
Maintenant, c’est le poumon de la planète que de nombreuse
sociétés minières et pétrolières voudraient détruire au nom du
profit.
Entre 1879 et 1912, cet immense foret a été saisi de la fièvre du
caoutchouc.
Nous avons découvert dans un jardin botanique un vieux
caïman d’environ six mètres entouré d’une multitude de singes et de
plantes aquatiques comme la « Victoria regina » et d’autres plantes
endémiques aux multiples vertus médicinales.
Ce jardin merveilleux a été fondé, en 1866, sous le nom de muséum
d’histoire et d’ethnographie, il porte le nom du naturaliste suisse Emílio
Augusto Goeldi (1859-1917)…
En 2017, le muséum gère également une station de recherche scientifique
dans la forêt amazonienne.