Page 163 - Des ailes pour le Brésil
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Le danger était en constante progression, assorti d’une criminalité
                  croissante, provoquée par les effets dévastateurs de la drogue et de

                  l’alcool et particulièrement dans l’état Ceará.


                         La  coutume  voulait  que  les  livraisons  de  drogue  se  fassent
                  annoncer en brousse par des salves de pétards, pour prévenir à la

                  fois les dealers et consommateurs de leur arrivée, aux oreilles et aux
                  yeux d’une police indifférente et indolente.
                  Un de mes grands amis autrichiens fut assassiné et trouvé un matin

                  dans sa maison, dans son hamac, un couteau planté dans le thorax.

                       Un  capitaine  allemand  en  retraite,  au  demeurant  grand  ami
                  d’Éliane,  lors  d’une  agression  à  son  domicile,  eut  à  se  défendre
                  contre plusieurs bandits qui lui cassèrent le bras, il s’en sortit avec de

                  nombreuses ecchymoses.
                   J’emprunte la mémoire sans failles de ma chère épouse, qui m’a

                  rappelé que cet ancien militaire avait donné des leçons de conduite
                  à  notre  fille  Érika  et  que  son  vieil  oncle  allemand,  un  tout  petit

                  bonhomme  chétif,  l’avait  embrassée  lors  de  sa  visite  à  notre
                  propriété.

                  Cet ami d’Éliane qui venait souvent à la maison, nous raconta avec
                  fierté à Éliane et Érika que son oncle de passage au Brésil et chez

                  nous était un ancien haut gradé SS. Avait-il la nostalgie du bon vieux
                  temps  du  nazisme,  je  ne  le  saurais  jamais !  Il  m’était  plutôt

                  sympathique, mais j’avais du mal à comprendre son portugais.
                      Les  agressions  étaient  de  plus  en  plus  préoccupantes  et
                  fréquentes. La vermine de la ville se déplaçait vers les campagnes.

                  Résultat : actuellement, dans cette région, tout est à vendre !
                  Aussi nos proches voisins furent attaqués et rackettés.

                         Un grand nombre d’étrangers de passage, ou des gens de la
                  région, venaient visiter notre Chacará devenue une curiosité et une

                  collection botanique.
                         Nous  les  recevions  toujours  avec  courtoisie.  En  retour,  ces

                  inconnus nous invitaient à les saluer si nous passions près de chez
                  eux,  dans  leurs  pays,  mots  de  politesses  et  de  circonstance  pour

                  certains.
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