Page 161 - Des ailes pour le Brésil
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Cette association avait la prétention de créer un lieu de rencontre et
                  d’échange. Pour de nombreux Franco-brésiliens, ce fut l’exutoire de

                  leur solitude pendant une certaine période.
                  Malheureusement, les réunions se terminaient souvent en beuverie,

                  voire en pugilat politique. Très vite, nous avons cessé d’y participer
                  et de plus, elles se tenaient en fin d’après-midi.

                  Le retour de nuit à la maison était trop dangereux.
                         Une nuit au tournant d'une petite route, nous avons freiné pile
                  devant un tronc d'arbre volontairement scié, déposé en travers de la

                  route dans l’intention de nous bloquer.

                  Grâce à la hauteur du « 4x4 », nous avons pu franchir l'obstacle -
                  c'était une embuscade : des bandits cachés nous attendaient pour
                  nous dépouiller, cela nous le fut confirmé par la suite.

                  Cette  Association  n'existe  plus  depuis  peu,  les  Français  en  règle
                  générale ne sont pas très solidaires. Ils n’aiment pas créer des liens.

                  Quel dommage !
                       Grâce à cette association, j’ai rencontré Denis qui devint un ami

                  et qui est toujours un véritable ami.
                  L’année dernière, nous avons nagé ensemble avec les dauphins à

                  « Pipa », une plage voisine de Natal. Il vivait depuis trop longtemps
                  au Brésil.

                  Il divorça de sa femme née au Ceará qui détestait les Français et la
                  France.

                  Maintenant, Denis vit entre Marseille et Coutances. Il m’a beaucoup
                  aidé  pour  la  vente  de  ma  propriété,  en  créant  un  superbe  site
                  Internet.

                          Nous  avons  mis  notre  bien  en  vente  au  début  de  2008  :  le
                  notaire nous ayant enfin remis nos titres de propriété, après quinze

                  ans  de  procédure  judiciaire  contre  des  Français  expatriés.  Nous
                  aurions  peut-être  changé  de  vie  si  nous  n’avions  pas  attendu  ces

                  longues années. Ce n’était pas notre mentalité de vendre un terrain
                  peu conforme et illégal.

                  Pour  nous,  ainsi  que  pour  mon  grand-père  Marcel  Bouilloux-
                  Lafont, nos compatriotes du Brésil ne furent pas vraiment d’une

                  grande aide.
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