Page 157 - Des ailes pour le Brésil
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Un jour est arrivé un couple français en provenance de Nice, qui
avait acheté une maison à quelques pas de la plage de Caponga.
Tous deux étaient en crise existentialiste et à la recherche d’un
nouveau mode de vie plus enrichissant, loin du monde de la
consommation et de la télévision. Ensemble, nous avons fait un
agréable voyage à « Jericoacoara », une des plus belles plages au nord
du Ceará. Pendant toute une journée, nous nous sommes baladés
en buggy dans des paysages grandioses, à travers de majestueuses
dunes de sable blanc, où les ânes s’ébattent tranquillement avec des
regards blasés, n’ayant plus peur de la présence des voitures.
Nous avons déjeuné les pieds dans l’eau, dégustés des langoustes
et de délicieux poissons, dans un magnifique lac de couleur
émeraude. Ce fut une très grande, belle et mémorable journée.
Nous y sommes plusieurs fois retournés avec la famille et des
amis de passage, toujours avec autant de plaisir, malgré les trois cents
kilomètres fatigants de route en mauvais état.
Au bout d’une année, le couple connut des difficultés
sentimentales et leur séparation se fit dans la douleur.
La femme alors enceinte est retournée dans sa famille à Nice, où
elle a accouché d’un garçon du nom de Matéo, que nous avons
rencontré par la suite. Le mari est resté un certain temps au Brésil,
englué dans une aventure amoureuse stérile, puis a vendu sa maison
et finalement retourna à Nice.
Ce furent les premières personnes qui me poussèrent à écrire ces
lignes.
Souvent, il nous est arrivé de donner de petits coups de pouce
et de nombreux conseils à des compatriotes dont certains venaient
s'installer dans notre voisinage. Plus tard, ils faisaient semblant de ne