Page 155 - Des ailes pour le Brésil
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Une jeune juge très chic et un avocat qui soi-disant parlait l’anglais,
interrogea Jack pour connaître et vérifier les conditions de vie sous
notre toit - quelle insolence et ingratitudes comme si nous étions des
débiles incapables de s’occuper de son éducation, cela fut humiliant.
Quelques jours après, nous apprenions la véritable raison de notre
convocation, c’était évidemment une dénonciation calomnieuse.
Nous étions accusés d’avoir fait danser Jack, le jour de Noël, en
exhibition, à des fins lucratives, dans une buvette sur la plage de
« Batoque » ou effectivement nous étions en famille - c’était le jour
de mon anniversaire.
Nous supposons que les rats aperçus dans ce lugubre Palais de
Justice ont grignoté cette sordide inculpation.
Cette insultante accusation fut difficile à avaler, alors que nous
rendions service aux autorités judiciaires en ayant pris sous notre
tutelle Jack en pension.
La délicatesse juridique du Brésil !
Nous n’avons jamais reçu aucune contribution de leur part et nous
ne leur avions jamais rien demandé.
Nous lui avons appris à nager, un professeur lui enseigna les
rudiments du Portugais, il était aussi un passionné de football.
Un an après son arrivée, il fut adopté par une famille de l’État
du Minas Gérais, après de multiples formalités de demande d’asile.
Nous n’avons jamais plus eu de ses nouvelles et nous l’espérons
heureux.
Érika, Jack et Suzanna le jour de son départ pour Belo Horizonte (État du Minas Gérais).