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Commentaires des décisions du CRD de l’ARMP

               Considérant que suivant les résultats ci-dessus obtenus, le chiffre d'affaires moyen
               du soumissionnaire CAURIMEX (169 463 640 francs CFA) est bien supérieur non
               seulement au montant hors taxes, hors douanes (64 770 536 F CFA) qu'il a proposé
               dans son offre mais également à son offre toutes taxes comprises qui est de 91
               651 014 F CFA
               Que  c'est  à  juste  titre  que  la  sous-commission  d'analyse  a  déclaré  son  offre
               conforme au critère lié au chiffre d'affaires ;

               Qu'au  regard  de  tout  ce  qui  précède,  il  convient  de  déclarer  le  recours  de
               l'entreprise CIP-AFRIQUE non fondé et de prononcer la mainlevée de la mesure
               de suspension n° 154-2013/ARMP/CRD du 05 novembre 2013 ; … ».


               OBSERVATIONS

               La  comparaison  des  offres  entre  elles,  indépendamment  des  critères  et  des
               procédés d’évaluation retenus, reste un exercice éminemment délicat et sensible.
               La démarche requiert l’objectivité et les jugements doivent être bien argumentés.
               Dans ce sens, le procès-verbal d’attribution ne saurait être purement descriptif :
               il doit par exemple, exposer les motifs de rejet d’une offre ou les raisons de sa
               qualification d’anormalement basse. A cela s’ajoute la difficulté d’appréciation
               des  critères  subjectifs  dont  l’application  souvent  délicate  appelle  à  plus  de
               précisions.
               En  réalité,  l’échec  de  la  phase  d’évaluation  des  offres  peut  résulter  d’une
               déclaration sans suite de l’autorité contractante. Elle fait dans ce cas le choix
               d’arrêter la procédure. Il peut être aussi la conséquence d’une infructuosité :
               l’autorité contractante n’a alors pas trouvé une solution appropriée parmi les
               offres déposées par les soumissionnaires.
               Hormis ces cas, c’est au contentieux que le juge sanctionne l’évaluation des offres
               pour des manquements aux principes et aux règles régissant cette phase de la
               procédure. De manière générale, bien des manquements sont constitués par le
               recours à des éléments étrangers au cahier des charges pour conduire l’évaluation
               (1). En toute hypothèse, cette dernière doit être menée avec pragmatisme (2).

                1- Une analyse limitée aux éléments demandés dans le cahier des charges…

               L’analyse des offres ne peut se faire que sur des éléments demandés par l’autorité
               contractante  dès  le  départ  dans  son  cahier  de  charges.  On  retrouve  ici
               l’importance capitale d’une définition précise du besoin et d’une rédaction de
               pièces de consultation de qualité pour optimiser la probabilité de trouver l’offre
               « parfaite ».
               On ne peut donc pas pénaliser un candidat au motif qu’il n’aurait pas communiqué
               certaines  données  jugées  indispensables  pour  la  bonne  réalisation  de  la
               prestation dans son offre, alors même que cela n’était pas demandé dans le cahier
               des charges. Le juge ne peut que sanctionner l’autorité contractante comme dans

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