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CONTRAT DE PROJET 2016/2019
                              CENTRE SOCIAL ET CULTUREL DU PAYS MANSLOIS

               démarche,  et  que  ceux-ci  ne  représentent  pas  la  solution  à  tous  les  problèmes.  Il  s’agit  d’une
               opportunité supplémentaire pour les agriculteurs du territoire.
               Au-delà de la proximité de cuisiner du frais et de l’authentique en fonction des saisons, la cuisine est
               d’abord une question de lien social. Nous ne mangeons pas des protides, des lipides et des glucides,
               comme une vision hygiéniste du monde voudrait nous le faire penser. Notre alimentation n’est pas une
               affaire de médecine, sauf à étendre de façon impérialiste le domaine de la médecine. Certes,  « tout
               bien portant est un malade qui s’ignore », disait le Docteur Knock, qui voyait surtout dans l’affaire les
               siennes, mais il reste que nous mangeons d’abord des mets. Non pas des produits de l’agriculture ou
               de  l’élevage,  mais  des  produits  transformés  par  le  cuisinier  ou  la  cuisinière.  La  carotte ?
               Immangeable !  Au  minimum,  il  faudrait  l’avoir  râpée,  et  celui  qui  fait  un  peu  attention  à  ce  qu’il
               mange comprend vite que la façon de râper est importante, essentielle, qu’il y a toute la différence du
               monde entre une carotte mal râpée, avec des filaments trop fins ou trop épais, et une carotte bien râpée,
               fraîche, bien assaisonnée. Oui, il faut le dire, nous ne mangeons pas des produits naturels, mais, au
               contraire, des produits qui ont été travaillés par ceux qui les cuisinent. Autre idée fausse : réduire la
               cuisine  à  une  technique.  Râper  une  carotte,  l’assaisonner  correctement,  ce  n’est  pas  une  question
               technique, mais une question de goût. Or la question des goûts est une question artistique. Et là, tout
               est  dans  l’intention  et  dans  l’exécution.  Rembrandt  faisait  des  chefs-d’œuvre  avec  du  fusain,  du
               charbon de bois. La technique n’est rien et l’art est essentiel. La cuisine, c’est d’abord une question
               d’attention.  Si  nos  grands-mères  cuisinent  si  bien,  ce  n’est  pas  parce  qu’elles  sont  de  bonnes
               techniciennes, mais c’est parce qu’elles veulent notre bien, parce qu’elles nous aiment. Un sandwich
               avec des amis, c’est le meilleur moment de la vie, alors qu’un repas d’affaires avec des fripouilles sera
               toujours mauvais. Oui, nous mangeons l’amour de ceux qui cuisinent pour nous, et de ceux avec qui
               nous partageons le repas. La science n’a pas de scrupule à décortiquer ces faits, et à comprendre que
               l’espèce humaine est grégaire, sociale. La convivialité n’est pas le résultat d’une sorte de langue de feu
               qui viendrait d’une quelconque divinité, mais codée dans nos gènes, tout comme l’appétit, la satiété
               ou, encore, le plaisir de manger. D’ailleurs, le plaisir de manger ensemble a été mesuré. Lorsqu’on
               demande à un grand nombre de personnes de juger de la qualité d’un mets, mangé seul ou mangé en
               groupe, il s’est avéré que les plats sont meilleurs quand ils sont consommés en groupe. Nous sommes
               des  animaux  sociaux.  Il  faut  sans  doute  dire  que la cuisine,  c’est  de  la technique,  de  l’art,  du lien
               social.  Si  la  sauce  d’un  plat  est  négligemment  jetée  dans  l’assiette,  le  mangeur  le  voit  et  sent
               intuitivement que l’on n’y a pas donné beaucoup de soin. Inversement, une construction perceptible
               est une façon de dire « je vous aime puisque je me préoccupe de vous, au point de disposer les masses
               alimentaires  d’une  façon  que  vous  pouvez  percevoir ».  La  cuisine  construite,  c’est  une  cuisine  qui
               offre à l’autre du travail, du soin, de l’attention.


               Les activités de cuisine au sein de l’association
                     La restauration collective.
                     L’activité traiteur (prestations culinaires).
                     Les cours de cuisine gastronomique.
                     Les repas animés (les Saveurs d’Alaric, le Banquet des élus, le Régal des bénévoles...).
                     Les ateliers de cuisine (ateliers adultes, ateliers en famille…).
                     Les animations culinaires (ALSH, TAP…).
                     Les banquets festifs lors des manifestations.

               Le public concerné
                     Tous les habitants du territoire.

               Les objectifs généraux
                     Développement de l’autonomie des personnes en précarité alimentaire.
                     Amélioration de l’estime de soi.
                     Promotion des dispositifs liés à la santé (prévention santé, accès aux activités physiques et
                      hygiène alimentaire).
                     Réduction des problèmes de santé.


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