Page 57 - Correspondance coloniale
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Réponse de l’Emergent
Moi l’émergent, je médite à la vue de ces lignes. Que d’années,
que de siècles à baigner dans ces balivernes.
J’ai eu peur de lire votre texte jusqu’au bout. Je me suis senti
trop mal, c’était insoutenable. Faire face à la réalité.
Au fil du temps et des souffrances, j’ai fini par me sentir des
vôtres. J’ai adopté votre langage, au début pour me faire
comprendre et puis c’est devenu vital de le maîtriser. J’ai fini par
adopter votre angle de vue et vous ressembler était devenu vital.
Je ne voulais pas passer pour un sauvage.
A quel moment mes traditions m’ont-elles semblées mauvaises ?
Je ne sais pas ce qui s’est passé en moi. Je me sens comme au
réveil d’un très mauvais cauchemar. Tout y était en accéléré
mais au ralenti. A quel moment suis-je devenu ce que vous
vouliez que je sois ?
A quel moment ai-je commencé à me regarder à travers vos
yeux ?
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