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HISTOIRE






                La mer des Caraïbes est principalement sujette aux actes de piraterie, étant un lieu straté-
         gique de transit des marchandises. Ce conflit d’intérêts entre les pirates du monde entier et les
         Espagnols donnera lieu à de nombreuses confrontations violentes. De cette façon, certains pira-
         tes ont gravé l’Histoire on peut citer Barbe Noire, Jack Rackham, Anne Bonny ou encore Henry
         Avery. Mais si un nom a marqué les esprits par ses actes de cruauté et ses attaques c’est Fran-
         çois l’Olonnais.Finalement, la garnison capitule, avec 200 morts et 150 prisonniers. D'autres bu-
         tins sont récoltés et d'autres malheurs s'abattent sur la population locale pendant quatre semai-
         nes. François l'Olonnais, comme le voulait la stratégie habituelle, menace de réduire la colonie
         en cendres si une rançon n'était pas versée. Les habitants versent 10 000 pesos d'argent. Ils
         s'en retournent ensuite à Maracaibo et extorquent une rançon encore plus importante aux autori-
         tés espagnoles sur place pour pouvoir récupérer le territoire sans dommages. Cette fois, les pira-
         tes obtiennent 30 000 pesos. Malgré le paiement de la rançon (20 000 pièces de huit et cinq
         cents têtes de bétail), l’Olonnais continua à saccager la ville en acquérant un total de 260 000
         pièces de huit, pierres précieuses, argenterie, soieries ainsi qu’un certain nombre d’esclaves. La
         nouvelle de son attaque sur Maracaibo parvint à Tortuga, et François l’Olonnais gagne une répu-
         tation pour sa férocité et sa cruauté. Il a reçu le surnom de « Fléau des Espagnols ».  L'expédi-
         tion fut un énorme succès, et François l'Olonnais et son équipage retournent à Tortuga pour dé-
         penser le plus rapidement possible leurs gains en vin, en femmes et jeux de hasard. Après trois
         semaines, l'argent fut dépensé et l'appel de la mer se fit à nouveau entendre.Une autre grande
         expédition fut bien vite en préparation, avec pour objectif l’attaque de la côte du Nicaragua. La
         réputation et le succès des expéditions de François l’Olonnais pousse sept cents pirates à s’en-
         rôlés pour partir dans une expédition de pillage contre les possessions espagnoles. Cette fois,
         les pirates eurent moins de chance et leur flotte fut immobilisée dans le golfe du Honduras. En
         1668, les flibustiers attaquèrent la côte hondurienne, y compris le petit village de Puerto Cabal-
         los. Une fois de plus, la plupart des habitants s’enfuient à la vue des navires, mais ceux qui eu-
         rent la malchance d'être capturés furent torturés pour révéler l'emplacement des objets de valeur.
         Alexandre Exquemelin donne le récit suivant des méthodes de torture de François l'Olonnais :
         « Lorsque L'Olonnais avait une victime sur le chevalet, si le malheureux ne répondait pas instan-
         tanément à ses questions, il le taillait en pièces avec son coutelas et léchait le sang de la lame
         avec sa langue, souhaitant que ce soit le dernier Espagnol au monde qu'il tuerait de cette fa-
         çon ». L'Olonnais ne put trouver aucun butin notable, même un navire espagnol capturé s'avéra
         avoir une cale vide. Un raid à l'intérieur des terres se solda par une embuscade tendue par les
         forces espagnoles et la capture de San Pedro, une minuscule colonie qui n'avait rien d'intéres-
         sant à offrir aux pirates. L'entreprise fut un échec cuisant et de nombreux capitaines de François
         l'Olonnais désertent l'expédition. En se dirigeant vers l'isthme de Panama en 1668, il captura un
         galion espagnol, qui devait lui livrer la chasse, où il apprend qu’à son bord se trouvait un bour-
         reau spécialement engagé par le gouverneur pour le faire pendre ainsi que tous ses hommes : «
         L’Olonois, à ces mots de bourreau et de pendre, devint tout furieux ; dans ce moment il fit ouvrir
         l’écoutille par laquelle il commanda aux Espagnols de monter un à un ; et à mesure qu’ils mon-
         taient, il leur coupait la tête avec son sabre. Il fit ce carnage seul et jusqu’au dernier. ».Mais, peu
         habitué à ce type de navire lourd et peu maniable, son équipage en perd le contrôle dans les
         eaux difficiles et fait échouer le navire sur la côte des moustiques du Nicaragua. L'Olonnais de-
         mande à son équipage de commencer à construire des bateaux rudimentaires, mais lors d'une
         expédition de recherche de nourriture à l'intérieur des terres, il fut attaqué et vaincu par une force
         espagnole.  L'Olonnais  s'échappa  pour naviguer le  long  de  la  côte,  mais il fut  capturé  par des
         cannibales d’après le récit d'Exquemelin.
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