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HISTOIRE







                défaite qui est loin d’occuper une place prépondérante dans leur mémoire collective, il est
         indéniable qu’elle décuple la confiance des Européens et qu’elle efface d’un seul coup le senti-
         ment d’infériorité qui les animait depuis la perte de Jérusalem en 1187. Cependant, la bataille de
         Lépante fut précédée par un autre duel tout aussi important, mais largement méconnu où deux
         grands marins s’affrontent d’un côté le Grand Amiral de l’Empire ottoman Barberousse et de l’au-
         tre, l’amiral génois Andrea Doria. Ce dernier est un amiral chrétien, le plus célèbre et expérimen-
         té de son époque, pourtant il était à la fois objet d’admiration et de crainte. Né dans l’une des fa-
         milles les plus illustres de la République de Gênes, il se constitue une réputation en combattant
         pour les Français dans les années 1520, avant de changer de camp et se tourner en direction de
         Charles Quint. Pour quelles raisons l’amiral se détache-t-il de François Ier ? Après avoir été nom-
         mé commandant des galères de France et avoir vaincu l’armada impériale, en 1524, Andrea Do-
         ria suscite de la jalousie envers les ministres français, tout en s’apercevant que François Ier tar-
         dait à ratifier les promesses qu'il avait faites en faveur de Gênes, Andrea Doria décide de rejoin-
         dre les rangs de Charles Quint contre promesses d’argent, de navires et de faveurs envers sa
         patrie d’origine. Durant toute sa vie, le condottière génois fut toujours accusé de privilégier ses
         propres intérêts, évitant des combats longs et indécis pour épargner ses navires et ses réseaux
         commerciaux. Il est également soupçonné d’avoir participé à l’assassinat de Lucien Grimaldi, sei-
         gneur de Monaco, en favorisant avec ses galères l’acte de Bartolomeo Doria de Dolceaqua. La
         carrière de Andrea Doria s’arrête à l’âge vénérable de 89 ans cédant sa charge d’amiral à son
         neveu Giovanni Andrea Doria. Le Grand Amiral Andrea Doria, meurt à Gênes en 1560 âgé de 93
         ans.En 1537, commandant une importante flotte ottomane, Barberousse s’empare d’un certain
         nombre  d’îles  égéennes  et  ioniennes  appartenant  à  la  République  de  Venise,  à  savoir  Syros,
         Égine, Ios, Paros, Tinos, Karpathos, Kassos et Naxos, annexant ainsi le duché de Naxos à l’Em-
         pire ottoman, affaiblissant d’une part la Sérénissime et d’autre part rapprochant la Sublime Porte
         des côtes italiennes. Barberousse assiège ensuite sans succès la forteresse vénitienne de Cor-
         fou et ravage la côte calabraise dans le royaume de Naples possession de l’Empereur Charles
         Quint et les côtes d’Italie centrale appartenant aux Etats pontificaux. Face à cette menace, le pa-
         pe Paul III, en février 1538, réunit une Sainte Ligue, comprenant les États pontificaux, l’Espagne
         des Habsbourg, les Républiques de Gênes, de Venise et les Chevaliers de Malte, pour affronter
         la flotte ottomane de Barberousse. Face à cette menace, le pape Paul III, en février 1538, réunit
         une Sainte Ligue, comprenant les États pontificaux, l’Espagne des Habsbourg, les Républiques
         de Gênes, de Venise et les Chevaliers de Malte, pour affronter la flotte ottomane de Barberous-
         se. Cette formation fut placée sous le commandement de l’amiral Andrea Doria qui rassemble
         ses navires en Méditerranée comprenant 300 galères et galions (55 galères vénitiennes, 61 gé-
         noises-papales, 10 envoyées par les Chevaliers Hospitaliers et 50 par les Espagnols). De son
         côté, l’amiral Barberousse se trouve dans la mer Egée quand il apprend l’apparition de la flotte
         chrétienne dans la mer Ionienne, il décide de contourner la Grèce pour aller au-devant de Doria.
         La flotte de l’Empire ottoman comprend 122 galères et galliots. Les Ottomans engagent rapide-
         ment les navires vénitiens, papaux et maltais, mais Doria hésite à mettre son centre en action
         contre Barberousse, ce qui entraîne beaucoup de manœuvres tactiques mais peu de combats.
         Barberousse voulait profiter du manque de vent qui immobilisait les navires chrétiens, annulant
         l’avantage numérique de Andrea Doria.
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