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ARCHEOLOGIE






            Comme relaté dans la pseudo-missive "Lettre sur les Merveilles de l'Inde".

           Et voila. Un beau jeune homme aux caractéristiques artistiques classiques du jeune conqué-

           rant plus un pénis très clairement circoncis, parmi les arbres à encens, assisté de serviteurs.
           Si Dan et Grenet ont raison sur l'identification de l'homme emblématique sur le bol et sur son

           origine, alors ce bol - une "représentation visuelle unique" de la légende d'Alexandre dans le
           contexte juif - est aussi la plus ancienne attestation du Roman d'Alexandre dans le Monde in-

           do-iranien, dit Grenet. Le bol a été fabriqué à l'époque de l'empire sassanide  (alias néo-
           persan ), qui a régné de l'an 224 à 651 de notre ère, dans ses régions orientales, qui étaient

           déjà dominées par les Huns appelés "Hephtalites" qui occupaient l'Asie centrale entre 457 et

           565 CE Et si tout cela est correct, Dan et Grenet suggèrent que non seulement les anciennes
           traditions grecques, romaines et indo-iraniennes, mais aussi les traditions juives peuvent avoir

           contribué à la crainte que nous ressentons pour Alexandre à ce jour, ainsi qu'à l'image du pa-

           radis dans diverses cultures - même parmi les zoroastriens les plus à l'est. La base du bol est
           également intéressante, en montrant six poissons en trois paires de deux, nageant peut-être

           dans la fontaine de vie paradisiaque après avoir été ressuscités après dessiccation pour la
           consommation. L'arbre à encens rappelle l'Arbre de Vie, avec son serpent, et les deux Alexan-

           dre de chaque côté de l'arbre peuvent correspondre à l'image stéréotypée d'Adam et Eve en

           Eden dans les représentations judéo-chrétiennes à partir du IIIe et du IVe siècle ; ou ils peu-
           vent correspondre aux représentations zoroastriennes d'un couple au paradis.

           Qu'en est-il de l'interdiction juive de faire des images taillées ?
           Eh bien, l'iconoclasme dans l'Antiquité tardive n'a peut-être pas été tout ce que l'on pensait

           être, postulent Grenet et Dan. Représenter le roi comme un homme circoncis autorisé à visiter

           la gloire du Paradis ne relève pas du culte en soi, mais peut être révélateur de l'appropriation
           juive de la figure d'Alexandre comme l'un des « justes » : la tradition juive va jusqu'à suggè-

           rent que le grand conquérant, en rencontrant le souverain sacrificateur des Juifs à Jérusalem,

           s'inclina devant lui. Il convient d'ajouter qu'à ce jour, certains Juifs nomment leurs enfants
           Alexandre, mais aucun ne s'appelle, par exemple, Assuérus. Il est donc possible que, vivant à

           un moment donné au 5e siècle ou au début du 6e, dans l'empire hephtalite qui régnait à l'épo-
           que sur l'Asie centrale, était un juif aisé - il y avait beaucoup de juifs dans cette région.

           Celui-ci s'était imprégné de culture hellénique, résument Dan et Grenet ; et il souhaita saluer

           Alexandre, protecteur de sa religion et de son peuple sous la forme de ce beau bol reprenant
           les récits des légendes du jeune roi, taillé de la seule manière qu'il aurait pu entrer au paradis

           comme le dit l'histoire.
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