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HISTOIRE






         Ces conditions historiques mènent à l'affirma-

         tion de mouvements politiques antidémocrati-

         ques et antilibéraux. En octobre 1922, l ’
         ancien socialiste Benito Mussolini, à la tête de

         ses Chemises noires, marche sur Rome pour

         rassembler la nation et sauver l ’ Italie du bol-

         chévisme.
                                                               Le roi d ’ Italie ne sera jamais fasciste, a la

                       Une cohabitation forcée                 certitude que le pouvoir transformera Mussoli-
                                                               ni et la couronne de Savoie absorbera le fas-
         Le mouvement Faisceaux italiens de combat
                                                               cisme comme elle l ’ a  fait avec toutes les au-
         est créé, en 1919, par le directeur de Avanti!,
                                                               tres forces politiques. Commence alors le
         Benito Mussolini. Dès 1921, l'utilisation d'«
                                                               Ventennio, ces vingt années qui « dans la
         escouades d'action », plus tard intégrées
                                                               grande et sinistre famille des totalitarismes,
         dans la Milice volontaire pour la sécurité natio-
                                                               fait de l ’ Italie un cas unique : le dictateur n’
         nale, en 1923, contribue à durcir la situation.
                                                               était que le président du Conseil, ce que le roi
         Fin octobre 1922, Mussolini, élu à la Cham-
                                                               ne manquait pas de lui rappeler quand il l ’
         bre, révèle son plan de prise du pouvoir. Le
                                                               appelait Presidente, ou quand le protocole
         27 octobre, commencent les premiers mouve-
                                                               plaçait le Duce derrière le souverain. » Le ré-
         ments d'occupation des préfectures et des ca-
                                                               gime est une « dyarchie », un système à deux
         sernes, en Italie du Nord. Victor-Emmanuel III
                                                               têtes, lesquelles se rencontrent et s ’
         se précipite à Rome, étant alors à San Rosso-
                                                               entretiennent deux fois par semaine, dans un
         re, et communique au premier ministre Luigi
                                                               solennel secret, au palais du Quirinal. En fait,
         Facta son intention de décider personnelle-
                                                               le roi ne peut s ’ empêcher d ’ admirer ce chef
         ment sur la crise en cours. Victor-Emmanuel
                                                               charismatique à qui tout semble réussir. Il oc-
         III refuse de mettre en œuvre l ’ état de siège
                                                               cupe Corfou en 1923, rend Fiume à l ’ Italie,
         par lequel le gouvernement aurait pu arrêter
                                                               en 1924, s ’ empare des îles du Dodécanèse
         ce mouvement. Le roi craint la guerre civile,
                                                               et, en 1929, par les accords du Latran, crée
         une crise dynastique qui pourrait aboutir à son
                                                               l ’ Etat du Vatican et règle la question romai-
         remplacement par un autre, en l ’ occurrence
                                                               ne. En 1926, le roi permet à Mussolini de faire
         le duc d ’ Aoste. Et Mussolini l ’ a proclamé
                                                               ce qu'Orlando prévoyait, en 1919, en donnant
         haut et fort : « La couronne n ’ est pas en jeu,
                                                               la permission d'ouvrir des négociations avec
         pourvu qu ’ elle ne veuille pas se mettre en
                                                               le Vatican et en finir avec la « question romai-
         jeu ». Que le roi reste neutre et tout ira bien.
                                                               ne ».
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