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ANECDOTES
LES CHAUFFEURS D'ORGERE, BRIGANDS DE BEAUCE
ET LEURS TRESORS
A cette époque, les campagnes n'étaient
plus sûres pour personne et les chemins
étaient parcourus par une population d'er-
rants, de colporteurs, ou de ramoneurs. Les
bouleversements avaient jeté dans la clan-
destinité beaucoup de monde et, souvent
sous couvert de prétendues convictions poli-
tiques, un grand nombre de bandes de ma-
landrins s'étaient organisées un peu partout
en France, attaquant diligences, voitures de
Les Chauffeurs d'Orgères
poste, caisses et convois militaires ou fermes
Un fait divers défraya la chronique des terres isolées. La horde des "Chauffeurs d'Orgères"
de Beauce à la fin du XVIIIè siècle: les était composée d'hommes et de femmes, de
"Chauffeurs d'Orgères". Il s'agissait d'un grou- vieillards et d'enfants dont le nombre s'élevait
pe de brigands organisés que l'échec écono- de quatre à cinq cents. Ce n'était pas là une
mique et les "désordres" de la Révolution bande ordinaire, mais une véritable organisa-
avaient jeté sur les routes. Leurs exactions ont tion de plusieurs dizaines de personnes qui,
largement alimenté la mythologie des vastes toutes, de jour, pratiquaient d'honorables mé-
plaines de la Beauce. tiers. Il y avait là des forgerons, des ouvriers
LES TERRES DE BEAUCE agricoles, des tonneliers, des vignerons, des
marchands, des bouchers, des aubergis-
Nul doute que la peur aidant, des faits avérés
tes...et même un garde champêtre! Le chef
ont été grossis ou déformés par la rumeur
des "Chauffeurs d'Orgères" était un certain "
pourconstituer l'épisode le plus atroce, mais
Beau François ", secondé par un homme de
aussi le plus fantastique du folklore de cette
main d'une cruauté inouïe dit " le Rouge
région. Véritable grenier à blé, les plaines de
d'Auneau. Cette horde était composée
Beauce, du Gâtinais et d'Hurepoix, attirèrent
d'hommes et de femmes, de vieillards
certains d'entre eux.