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ANECDOTES

et d'enfants que l'habitude du crime, l'oisive- Lors de cette attaque ils torturèrent si bien
té et le dérèglement rassemblaient " lit-on le maître de maison, Nicolas Fousset, que

dans l'ordonnance de prise de corps. C'est celui-ci succomba quelques jours après les
en 1798 que la bande des "Chauffeurs d'Or-
faits. Le Millouard était une très riche ex-
gères" commença à semer la terreur en atta-
ploitation située entre Pourpry et Sougy
quant de nuit les riches logis isolés. La tech-
nique de supplice des "Chauffeurs d'Orgè- ( E ure-et-Loir ) et le fermier Nicolas Fous-

res" était généralement bien éprouvée et im- set était très honorablement connu et ap-

parable : elle consistait à s'emparer du chef précié dans la région. Cet épisode suscita
de maison, et de lui faire dire un immense émoi et les gendarmes furent

l'emplacement de son magot en lui vivement sommés de faire enfin leur travail.
"chauffant" les pieds. On les arrosait préala-

blement d'eau de vie, après quoi on les glis- L'ARRESTATION
sait dans l'âtre, ravivé pour la circonstance.
Le hasard se chargea de mettre un terme à
Cette méthode valut à ces bandits un peu
la sanglante équipée des chauffeurs. Quel-
particuliers ce surnom de "chauffeurs". Gé-
ques semaines après l'attaque de la ferme
néralement après quelques crépitements et
hurlements, les malheureuses victimes cé- du Millouard, deux gendarmes procédèrent

daient et révélaient le secret de à l'arrestation d'un vagabond qui, interrogé,
leur cache. La bande des "Chauffeurs d'Or- révéla appartenir à la fameuse bande des

gères" terrorisa ainsi bourgeois, fermiers, chauffeurs. "Le 10 Pluviôse (30 janvier ),

châtelains et gendarmes pendant près de
le Maréchal des Logis Vasseur, de la gen-
deux années. On pourrait facilement, sur une
darmerie de Janville arrête "deux particu-
carte, cerner leur principale zone d'activité en
liers : un mâle et une femelle" et les amène
fermant une zone comprise entre Orléans,

Chartres, Pithiviers et Marchenoir.

L'ATTAQUE DE LA FERME

DU MILLOUARD
Dans la nuit du 15 au 16 Nivôse de l'an VI de

la République (du 3 au 4 janvier 1798 )une
vingtaine de brigands appartenant à la bande

des "Chauffeurs d'Orgères" attaquent la fer-

me de Millouard.