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ANECDOTES








           au chateau de Villeprévost devant le Juge              était un ancien conseiller de Louis XVI et

           de Paix". Il s'agit de Germain Bouscant dit le         qui, à sa libération des geôles révolution-

           " Borgne de Jouy " et de la femme Bire.                naires, était venu se réfugier dans ses

           Sans difficulté, le " Borgne de Jouy " livre les       terres au château de Villeprévost. Pour

           noms et les signalements de plus d'une cen-            les besoins de l'enquête plus de trois

           taine de ses compagnons, parmi lesquels : "            cent brigands furent enfermés dans les

           Fleur-d'Epine ", Nicolas Tincelin dit " Jac-           caves de Villeprévost. A cet effet un dé-

           ques de Pithiviers " ou le " Père des Mioches          tachement de gendarmerie et deux pelo-

           ", Robert Jean-Bernard dit " Jean le Canon-            tons du 2e Régiment de Hussards assu-

           nier ", François Ringuette dit " le Rouge              raient alors la garde de Villeprévost  et

           d'Auneau ".                                            l'escorte des prisonniers. Le juge Fouge-

                                                                  ron les interrogea la plupart des prison-
                            LE PROCES
                                                                  niers dans le salon du château entre le
           L ’ instruction de cette affaire fut conduite          30 janvier au 2 mai 1798 L'interrogatoire

           sur la commune d'Orgères en Beauce et                  de leur chef " Beau François " s'y déroula

           c'est de là que les bandits prirent définitive-        la 10 février 1798. Le " Rouge d'Auneau

           ment leur nom de "Chauffeurs d'Orgères".               ", second du " Beau François ", avait à lui

           L'instruction de l'enquête fut confiée au Juge         seul, à l'issue des débats, accumulé trei-

           de Paix du canton d'Orgères en Beauce. Ce              ze condamnations à mort et cent soixan-

           juge, Armand-François Fougeron,                        te dix-huit années de bagne! En plein


                                                                  consulat, la France sortait avec peine
                                                                  des tourments de l'époque révolutionnai-


                                                                  re et, dans le cadre d'une puissante vo-
                                                                  lonté des autorités d'un retour à la paix


                                                                  civile, le procès des "Chauffeurs d'Orgè-
                                                                  res" se voulait exemplaire. Le 12 vendé-


                                                                  miaire de l'an IX, soit le 4 octobre 1800,
                                                                  vingt-trois bandits revêtus de la camisole

                                                                  rouge  des parricides montaient un à un
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