Page 35 - magazine4_Neat
P. 35
ANECDOTES
au chateau de Villeprévost devant le Juge était un ancien conseiller de Louis XVI et
de Paix". Il s'agit de Germain Bouscant dit le qui, à sa libération des geôles révolution-
" Borgne de Jouy " et de la femme Bire. naires, était venu se réfugier dans ses
Sans difficulté, le " Borgne de Jouy " livre les terres au château de Villeprévost. Pour
noms et les signalements de plus d'une cen- les besoins de l'enquête plus de trois
taine de ses compagnons, parmi lesquels : " cent brigands furent enfermés dans les
Fleur-d'Epine ", Nicolas Tincelin dit " Jac- caves de Villeprévost. A cet effet un dé-
ques de Pithiviers " ou le " Père des Mioches tachement de gendarmerie et deux pelo-
", Robert Jean-Bernard dit " Jean le Canon- tons du 2e Régiment de Hussards assu-
nier ", François Ringuette dit " le Rouge raient alors la garde de Villeprévost et
d'Auneau ". l'escorte des prisonniers. Le juge Fouge-
ron les interrogea la plupart des prison-
LE PROCES
niers dans le salon du château entre le
L ’ instruction de cette affaire fut conduite 30 janvier au 2 mai 1798 L'interrogatoire
sur la commune d'Orgères en Beauce et de leur chef " Beau François " s'y déroula
c'est de là que les bandits prirent définitive- la 10 février 1798. Le " Rouge d'Auneau
ment leur nom de "Chauffeurs d'Orgères". ", second du " Beau François ", avait à lui
L'instruction de l'enquête fut confiée au Juge seul, à l'issue des débats, accumulé trei-
de Paix du canton d'Orgères en Beauce. Ce ze condamnations à mort et cent soixan-
juge, Armand-François Fougeron, te dix-huit années de bagne! En plein
consulat, la France sortait avec peine
des tourments de l'époque révolutionnai-
re et, dans le cadre d'une puissante vo-
lonté des autorités d'un retour à la paix
civile, le procès des "Chauffeurs d'Orgè-
res" se voulait exemplaire. Le 12 vendé-
miaire de l'an IX, soit le 4 octobre 1800,
vingt-trois bandits revêtus de la camisole
rouge des parricides montaient un à un